L'aura, l'aura pas ? La catégorie du meilleur réalisateur était particulièrement attendue pour cette nouvelle édition des César. Il faut dire que Roman Polanski, volontairement absent, avait toutes ses chances de l'emporter avec J'accuse ; le film était nommé 12 fois. Une possibilité décriée par le ministre de la Culture en personne... C'est finalement bel et bien Roman Polanski qui a gagné pour J'accuse.
En l'absence du réalisateur, son César lui sera remis par l'académie plus tard... C'est la 5e fois qu'il remporte ce prix.
Étaient en compétition : Nicolas Bedos pour La Belle Époque, François Ozon pour Grâce à Dieu, Eric Toledano et Olivier Nakache pour Hors normes, Roman Polanski pour J'accuse, Ladj Ly pour Les Misérables, Céline Sciamma - seule femme nommée, ce manque de parité a été dénoncé par les stars du 7e art - pour Portrait de la jeune fille en feu ainsi qu'Arnaud Desplechin pour Roubaix, une lumière.
"Des activistes me menacent déjà d'un lynchage public. Certains annoncent des démonstrations devant la Salle Pleyel. D'autres comptent en faire une tribune de combat contre une gouvernance décriée. Cela promet de ressembler davantage à un symposium qu'à une fête du cinéma censée récompenser ses plus grands talents, a d'abord expliqué Roman Polanski dans un communiqué. Les médias et les réseaux sociaux présentent nos douze nominations comme un cadeau de la Direction de l'Académie, geste autoritaire qui aurait provoqué sa démission. On balaie ainsi d'un revers de la main le vote secret de 4313 professionnels qui, seuls, décident des nominations, et plus de 1,5 million de spectateurs qui se sont déplacés pour voir le film", a-t-il dit.
Outrée par cette décision, la comédienne Adèle Haenel - qui a taclé Polanski - a quitté la salle sous quelques applaudissements.