Presque vingt ans après la parution de l'album Boire, son premier album, Miossec revient cette semaine avec Ici-bas, ici même. Cette neuvième aventure à laquelle a participé Albin de la Simone en tant qu'arrangeur a beaucoup plu à nos confères des Inrockuptibles : "Pour la première fois [depuis 1995], il n'avait jamais réuni sur le même disque autant de refrains, de mélodies, de chansons tout simplement." En témoigne On vient à peine de commencer, le premier extrait. Miossec a accordé une longue interview au magazine dans laquelle il raconte notamment ces adieux à l'alcool et son plaisir d'avoir écrit pour Johnny Hallyday.
À 30 ans, il intitulait son premier album Boire ; à 49 ans, Christophe Miossec ne boit plus du tout. Ordre du médecin. "Ma chance, c'est que mon cerveau ne supportait plus du tout l'alcool. À la fin, six ou sept verres et j'étais cuit. Tout le monde autour de moi pensait que je buvais en cachette. C'est venu graduellement, la pathologie se traduit aussi par des problèmes d'équilibre. La maladie, l'ataxie, a commencé par un grave mal aux genoux. Et un jour, à 11h du matin, un médecin m'a expliqué ce dont je souffrais. Il m'a dit : 'plus une goutte d'alcool ou c'est la chaise roulante'." Alors Miossec organise ses adieux à l'alcool : "J'ai dû fixer une date, : celle de mon dernier verre. Le médecin m'a accordé une semaine de grâce, pendant laquelle je me suis offert les meilleurs vins. Et j'ai tenu. En partie pour emmerder mes détracteurs. J'ai alors attaqué une nouvelle vie. C'était il y a quatre ans."
Cette nouvelle vie n'est pas à Paris dans le monde de la musique. Miossec a habité le Sud, Bruxelles, le Finistère et Nice. Pour ce nouvel album, il avait parmi ses exigences de pouvoir l'enregistrer chez lui : "Je ne voulais pas sortir de ma maison où je suis tranquille et détendu, avec cette impression de fomenter mon mauvais coup dans mon coin." Écrire pour les autres, c'est un autre bon moyen de rester bien au chaud. Miossec l'a fait l'année dernière pour Johnny Hallyday en signant six textes de son album L'Attente dont le magnifique 20 ans, élue chanson originale de l'année par le public lors des dernières Victoires de la musique. "Écrire pour Johnny, par exemple, c'est génial, s'enthousiasme Miossec dans Les Inrocks. Ça me donne une bonne raison de rester enfermé dans ma cabane. Et un an plus tard, tu vas voir Johnny en concert à Brest et le public reprend ta chanson en coeur. C'est un moment de joie enfantine, mais très forte." Au-delà du plaisir décrire pour l'icône française, Miossec ne cache pas l'intérêt financier que cela représente : "Écrire pour Johnny, ça achète la liberté, ça permet de ne pas avoir la boule au ventre quand l'album va sortir. Mes fins de mois ne dépendants pas d'Ici-bas, ici même, du coup..."
L'intégralité de cette rencontre avec Miossec est à lire dans Les Inrockuptibles, en kiosques ce mercredi 16 avril 2014.