Qui d'autre que Johnny Hallyday pouvait entraver le grand chelem de Stromae, grand favori des 29e Victoires de la Musique ? Alors que l'interprète de Formidable et Papaoutai, nominé six fois à l'occasion de la grand-messe des récompenses musicales françaises, réalisait le sans-faute avec trois trophées sur trois, la ballade poignante du Taulier, 20 ans, a interrompu la série.
C'est depuis Los Angeles que Johnny Hallyday a pu savourer la 9e Victoire de la Musique de sa carrière, 27 ans après la première, celle, en 1987, de l'artiste masculine de l'année : sur la scène du Zénith de Paris, vendredi 14 février, Christophe Miossec (auteur) et David Ford (compositeur) sont venus accepter la Victoire de la Chanson originale de l'année pour leur composition, interprétée avec force et âme par Johnny.
Même de l'autre côté de l'Atlantique, son épouse Laeticia Hallyday guettait de toute évidence le dénouement de la seule catégorie dans laquelle le rockeur de légende était en lice pour ces 29e Victoires de la Musique : "Cette Victoire, c'est aussi la vôtre", a-t-elle tweeté - avec un cri de joie très graphique - à l'attention du public, responsable de l'attribution du prix dans cette catégorie. Et d'ajouter un petit mot tendre : "Tu as toujours 20 ans, Johnny."
Bien qu'en lice avec deux de ses titres (Formidable et Papaoutai) et soutenu par un public immense, l'auteur-compositeur Stromae a dû s'incliner - Maître Gims, en compétition également, ne semblait pas pouvoir rivaliser.
"Monsieur l'Anglais tirez le premier", dit avec son élégance naturelle Miossec, au moment de prononcer les mots de remerciements de circonstance. Ne parlant pas français et bénéficiant d'une traduction instantanée (incomplète et approximative, mais bel effort) d'une Virginie Guilhaume, habillée en Zuhair Murad, qui aura décidément été mise à l'épreuve côté anglais, David Ford, très enthousiaste, déclare : "Je voudrais remercier Miossec pour ses mots et Johnny Hallyday pour sa voix incroyable, sa performance, son sens artistique. Et les merveilleux gens de France pour leur bon goût. Vive la France (en français)." Miossec, lui, insistera sur le fait qu'il "faut voir Johnny au moins une fois en concert pour voir ce que ça fait".