Lundi 5 octobre, l'élection de Miss Guyane 2020 a été annulée à cause de la propagation très inquiétante du coronavirus sur le territoire. Robert Sébas, président du comité régional, expliquait alors, à travers un communiqué officiel, ne pas pouvoir organiser un tel événement dans ce contexte. Trois jours plus tard, il a finalement été annoncé que l'élection aurait bien lieu avec un nouveau comité et une nouvelle directrice, Nathalie Nouh Chaia Vernet. "Il était hors de question que la Guyane ne soit pas représentée à l'élection de Miss France cette année. Nous relevons le défi d'organiser cet événement en moins de trente jours. Le délai est court, mais j'aime les défis et les personnes qui m'entourent aussi", a-t-elle expliqué.
Lors d'un entretien accordé à France-Guyane, Robert Sébas explique les dessous de son divorce avec Sylvie Tellier et l'organisation Miss France. D'après lui, qui travaille depuis près de vingt ans avec le comité Miss Guyane, les tensions seraient apparues au moment du sacre d'Alicia Aylies, en décembre 2016, laquelle devenait alors Miss France 2017. Une consécration pour la Guyane qui gagnait le concours pour la première fois. "Lorsqu'Alicia a été élue, il n'y a pas eu ce retour escompté, ne serait-ce qu'à cause de la distance. Il n'y a pas eu de grands contrats de signés. Même lorsqu'il y a eu le salon du tourisme à Paris, la collectivité a dû payer pour qu'Alicia, alors Miss France, puisse venir sur le stand !", a-t-il fait savoir. À l'époque il n'avait pas hésité à faire des réclamations et avait menacé Sylvie Tellier de faire un scandale pendant l'année de règne d'Alicia Aylies.
Dès lors, Robert Sébas aurait été écarté et pire encore, "des personnes ont contacté le comité Miss France pour proposer leurs services" et le remplacer. Alors, lorsque la crise sanitaire a éclaté et qu'il a décidé de ne pas faire prendre de risques à la Guyane en renonçant à organiser une élection régionale, l'organisation Miss France a accueilli de nouveaux délégués régionaux. "Sept délégués sont partis entre 2019 et 2020, soit parce qu'ils ont démissionné, soit parce qu'ils ont été exclus". Pour Robert Sébas, "le comité Miss France c'est une espèce de petit préfectorat qui fait croire aux délégués qu'ils ont une espèce de pouvoir, qu'ils sont des princes consors. Or, il n'y a pas de cohésion ni de solidarité".
Robert Sébas dénonce aussi des frais et dépenses de plus en plus élevés pour organiser le concours. "On nous a rajouté tout au long de l'année de nouvelles dépenses très élevées et qui nous mettaient en difficulté. (...) On a appris que la licence aurait un coût de 1 500 euros évolutif. Il fallait rajouter de nombreux frais de représentation, pour que Miss France viennent en Guyane pour l'élection ou d'autres représentants du comité ou d'ancienne miss. (...) Ça a pris d'autres proportions cette année".
Ça n'a jamais été le grand amour avec Sylvie Tellier
Ainsi, le torchon a brûlé avec Sylvie Tellier. "Elle m'a dit qu'elle n'était pas contente de mes questionnements, des remarques que j'avais faites, que j'étais toujours en train de me plaindre et surtout elle m'a dit qu'elle n'avait pas à se justifier, qu'elle décidait toute seule", rapporte Robert Sébas. Et de poursuivre : "Ça n'a jamais été le grand amour. Elle ne m'a jamais embrassé ni serré la main. Ça montre son état d'esprit à mon encontre."
Désormais, Robert Sébas n'exclut pas l'idée de lancer un concours concurrent dans le futur. "Rien ne nous empêche d'élire une miss Guyane rien que pour la Guyane", se justifie-t-il.