Les images parleront pour lui. Affaibli et privé de parole par sa maladie de Parkinson, Mohamed Ali est le héros de I am Ali, un documentaire centré sur sa vie intime. L'occasion de découvrir l'homme qui se cache derrière la légende de la boxe et notamment le papa qu'il a été pour quelques-uns de ses neuf enfants, à commencer par Laila et sa soeur Hana, auteure. Très proche de lui, cette dernière revient dans les pages de L'Équipe magazine sur les moments partagés avec son Greatest papa...
Sensible, complice, chaleureux et même blagueur. Bien loin de son image arrogante sur les rings, voilà comment Hana, née de son second mariage avec l'actrice et mannequin Veronica Porsche, dépeint le papa Ali. "Oh, je ne l'ai pas vu pleurer qu'une fois, mais souvent !, se souvient-elle par exemple. Mon père n'était pas le genre d'homme à avoir peur d'exprimer ses émotions." Car s'il était le roi pour chambrer, The Greatest pouvait être ému par ses adversaires, à l'instar de Joe Frazier, qui, avant leur "combat du siècle", avait été, ainsi que ses enfants, très affecté qu'Ali le traite de "Gorille" dans la presse. "Je lui ai parlé des enfants de Joe Frazier, il s'est mis à pleurer", raconte notamment Hana. Ali finira même par envoyer un poème à Joe Frazier.
Souvent en déplacement quand il ne s'entraînait pas des heures durant, Mohamed Ali a toutefois su rester proche de ses enfants. "Il nous emmenait en voyage", se souvient la jeune femme de 38 ans. "Quand il était en déplacement, il appelait à la maison, laissait parfois de longs messages sur le répondeur. J'ai récupéré ces enregistrements", ajoute la fille de la légende de la boxe. Les messages audio sont présents dans le documentaire I am Ali dont l'avant-première a été marquée par l'absence de l'ancien champion, trop affaibli.
On y voit également le moment où Mohamed Ali commence à montrer les premiers signes de la maladie de Parkinson, dès 1979, alors qu'il s'apprête à disputer ses derniers combats. "Parfois, son élocution était fluide, d'autres fois altérée. Je me souviens de ma grand-mère qui le reprenait au téléphone en lui disant : 'Mohamed, parle clairement, ne mâche pas tes mots.' Il ne niait pas, au contraire, il lui répondait : 'Je sais, je ne comprends pas ce qui m'arrive.' À l'époque, il mettait ça sur le compte de la fatigue ou du décalage horaire. Ce n'est qu'après des examens médicaux, en 1984, que le vrai diagnostic a été posé. (...) Mon père était si vif, si rapide... Ça a juste mis un peu plus de temps à se voir chez lui", regrette la soeur de Laila, ex-boxeuse.
L'autre facette étonnante qu'Hana dévoile, c'est le quasi-laxisme du Mohamed Ali papa. L'opposé de sa maman. "Je reconnais que la discipline n'était pas le fort de mon père. Maman pouvait m'interdire une chose, mais il me suffisait de courir dans les bras de mon père avec ma bouille de gamine en le suppliant 'Papa, s'il te plaît' pour qu'il craque et me laisse veiller une heure de plus, par exemple", se souvient-elle. Des révélations surprenantes à découvrir parmi d'autres dans le documentaire signé Claire Lewis, disponible en DVD le 25 novembre...