Vendredi 10 juin 2016, malgré une chaleur de plomb et une longue attente, les rues de Louisville, dans l'État du Kentucky, étaient parsemées de badauds alors que se tenaient les obsèques du regretté boxeur Mohamed Ali, mort le 3 juin à l'âge de 74 ans. L'inhumation a été suivie par une cérémonie d'hommage rassemblant les proches du défunt, comme Will Smith ou Bill Clinton, et des représentants de toutes les religions.
C'est un chemin long de 30 kilomètres que le cercueil de Mohamed Ali, dans un corbillard suivi par une vingtaine de limousines, a parcouru dans sa ville natale, passant notamment devant son ancienne école ou le gymnase dans lequel il s'entraînait. Sur les derniers mètres menant au cimetière de Cave Hill, le bitume était jonché de pétales de roses, cadeau d'un généreux anonyme. Le long de la route, des milliers de curieux et de fans étaient amassés, tenant des pancartes, des photos, des bouquets de fleurs et, pour certains d'entre eux, des gants de boxe. Un hommage à celui qui était surnommé The Greatest. Mohamed Ali, né Cassius Clay et qui avait changé son nom suite à sa conversion à l'islam, était auréolé d'un palmarès impressionnant puisqu'il avait notamment été le premier triple champion du monde poids lourds.
Le cercueil du héros de l'Amérique a été mis en terre par Will Smith, qui considérait le boxeur comme son "mentor", et les anciens champions du monde de boxe Lennox Lewis et Mike Tyson. A leurs côtés, il y avait bien évidemment les neuf enfants de Mohamed Ali.
L'inhumation, qui avait été précédée d'une cérémonie multiconfessionnelle présidée par un imam, a été suivie d'une grande cérémonie publique d'hommage. Pas moins de 15 000 personnes ont pu écouter les discours de ceux qui l'ont côtoyé. L'ancien président Bill Clinton a salué un "homme libre et de convictions", dont "les choix nous réunissent tous ensemble aujourd'hui". De son côté, Billy Crystal a lui déclaré : "Il nous a appris que la vie c'est mieux quand on construit des ponts entre les gens, plutôt que des murs." Enfin, Barack Obama, qui ne pouvait être présent, avait écrit une lettre lue par une collaboratrice. "Mohamed Ali était l'Amérique. Mohamed Ali sera toujours l'Amérique", a-t-il notamment proclamé.
Thomas Montet