C'est elle qui a donné vie au personnage mythique d'Angélique, marquise des anges : la romancière Anne Golon est morte vendredi 14 juillet à Versailles, à l'âge de 95 ans. Une triste nouvelle annoncée par sa fille Nadine Goloubinoff à l'AFP. Elle a succombé aux suites d'une péritonite, a précisé sa fille. Elle était jusque-là encore assez active, participant à une séance de dédicace en avril, donnant sa dernière interview en mai, a dit Nadine Goloubinoff.
La romancière avait créé le personnage d' "Angélique, marquise des Anges" avec son mari Serge, mort en 1972. Treize épisodes furent publiés, de 1957 à 1985. La saga Angélique traduite en une trentaine de langues, classique de la littérature populaire et roman de référence sur le XVIIe siècle, fut une des plus belles réussites éditoriales de tous les temps, avec une centaine de millions de lecteurs dans le monde, du Japon à la Russie.
Fille d'un officier de marine, Simone Changeux, de son vrai nom, était née à Toulon. Très jeune, elle écrit et se passionne pour l'histoire. Elle publie plusieurs romans durant les années 40. Après la guerre, elle crée une revue, France-Magazine. En 1947, au cours d'un reportage, elle rencontre au Congo Vsevolod Sergeïvich de Goloubinoff, un géologue brillant et touche-à-tout. Ils auront quatre enfants.
En France, ils décident d'écrire un grand roman populaire, Angélique. Simone rédige, Serge s'occupe de la documentation. Golon sera leur nom de plume.
Le premier livre (coupé en deux volumes de 500 pages chacun) paraît curieusement d'abord en Allemagne en 1956 puis en France en 1957 et aux Etats-Unis en 1958. Le succès est immédiat. Angélique a été depuis adapté en comédie musicale, en opéra ou encore en manga.
Cinq Angélique ont été tournés au cinéma entre 1964 et 1968 par Bernard Borderie. Le rôle d'Angélique était tenu par Michèle Mercier et celui du comte Joffrey de Peyrac par Robert Hossein. Le dernier Angélique au cinéma, avec Nora Arnezeder et Gérard Lanvin est sorti en 2013.
Anne Golon considérait cependant que le cinéma – et certaines traductions – avaient dénaturé et rendu "niais" le personnage d'Angélique qui, selon elle, est une battante éprise de liberté. En 2009, elle a publié une version définitive de la saga.
Dans les années 1990, elle entra aussi en conflit avec son éditeur Hachette qui, selon elle, lui versait, à travers ses filiales, des sommes sans rapport avec les ventes réelles. Elle ne récupéra ses droits qu'en 2006.