Victime d'un guet-apens le 6 mai en quittant l'hôpital où elle venait de rendre visite à son fils Gildo, alors en soins à L'Archet après un AVC, Hélène Pastor (77 ans) est décédée mercredi 21 mai vers 6h à l'hôpital Saint-Roch de Nice. L'héritière monégasque venait pourtant de sortir du coma dans lequel l'avaient plongée ses blessures. Elle a pu être entendue brièvement par les enquêteurs et ses proches mais elle ne leur a donné aucune piste sur le mobile du crime, a appris jeudi l'AFP de source proches de l'enquête. La piste du contrat et de tueurs à gages est désormais privilégiée.
Le 6 mai dernier, Hélène Pastor s'engouffre dans sa voiture après avoir rendu visite à son fils. C'est alors qu'un homme, visage découvert, ouvre le feu à travers la vitre avant du côté passager de sa voiture et prend la fuite à pied avec un complice. Hélène Pastor est touchée au thorax, au cou et au visage, son chauffeur-majordome au thorax, au coeur et à l'abdomen. Ce dernier, Mohamed Darwich (64 ans), succombe à ses blessures le 10 mai. Après dix jours de coma, Hélène Pastor se réveille enfin et peut être entendue très brièvement par les enquêteurs de la police judiciaire : selon l'AFP, elle a dit ignorer les raisons de l'attaque. Elle n'en dit guère plus à ses proches.
Parmi eux, son ex-mari Claude Pallanca, père de son fils Gildo, lequel est depuis sorti de l'hôpital après son AVC. Ce chirurgien-dentiste a confié jeudi à Nice-Matin qu'il avait pu parler avec Hélène Pastor : "Je lui ai demandé : 'Quelqu'un vous a-t-il menacée ?' 'Jamais personne', m'a-t-elle affirmé." Choqué comme tous leurs proches et les habitants du Rocher dont elle était l'une des figures, Claude Pallanca a ajouté : "On pensait vraiment qu'elle allait s'en sortir. C'est affreux." Joint hier par l'AFP, l'ex-mari d'Hélène Pastor a indiqué qu'il préférait désormais parler directement aux enquêteurs.
Hélène Pastor était la richissime héritière d'un colossal patrimoine immobilier d'appartements et de bureaux légué par son père. Mardi, le parquet de Marseille ouvrait une information judiciaire "pour tentative d'assassinat en bande organisée, assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes", a indiqué à l'AFP le procureur adjoint, Catherine Alexandre, sans donner plus de détails sur l'enquête. Une enquête qui s'annonce difficile mais qui pourrait avancer grâce à la douzaine de témoins du crime et aux caméras de vidéosurveillance.