L'acteur Henri Garcin (Anton Albers de son vrai nom) est décédé lundi 13 juin à l'âge de 94 ans, une triste nouvelle annoncée par sa fille Adèle au Figaro et par son agente à l'AFP. Il s'est éteint tranquillement dans une maison de retraite à Paris dans la nuit de dimanche à lundi.
Né en 1928 à Anvers (Belgique), dans une famille aisée d'industriels, le comédien a passé son enfance à Bruxelles et disait devoir sa vocation à son père qui "racontait ses conseils d'administration avec une verve et un humour que n'eût pas désavoué le meilleur comédien". Il a débarqué à Paris à 20 ans et s'est formé au cours Dullin, avant de se lancer à l'assaut des cabarets, avec un sketch qu'il a écrit lui-même. C'est là qu'il a croisé Jacques Brel, venu lui aussi de Belgique, Barbara, Serge Gainsbourg et Georges Moustaki avec qui il s'est lié d'une grande amitié.
Alors que son coeur a toujours balancé entre cinéma et théâtre, il s'est fait connaître dans des rôles d'anti-héros : séducteur dépassé de Catherine Deneuve dans La Vie de château (1966) de Jean-Paul Rappeneau, gangster partenaire de Mireille Darc dans Fleur d'oseille (1967) de Georges Lautner ou encore bourgeois trompé par Fanny Ardant dans La Femme d'à côté (1981) de François Truffaut. Ce dernier avait fait la rencontre d'Henri Garcin quelques années plus tôt, alors qu'il venait assister à la pièce Quelque chose comme Glenariff dans laquelle le comédien tenait un rôle. "Je suis plein d'admiration pour vous", s'était alors émerveillé le cinéaste à l'époque, avant de travailler avec lui quelques années plus tard.
Mais Henri Garcin est surtout devenu très populaire dans les années 90 grâce à ses performances dans la série Maguy. Il y jouait le rôle du docteur Philippe Bretteville, le voisin pique-assiette. Un succès qui l'avait "un peu éloigné du cinéma" avait t-il reconnu à travers ses mémoires publiées en 2019. Son dernier rôle en tant qu'acteur remonte à 2020, dans le film La Sainte famille. Il était alors âge de à 92 ans.