Michel Delpech est mort samedi 2 janvier des suites d'un cancer de la gorge et de la langue. Les obsèques de l'interprète de Pour un flirt se tiendront vendredi 8 janvier à 11h à l'église Saint-Sulpice de Paris. L'artiste sera inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Michel Delpech était hospitalisé à l'hôpital de Puteaux dans les Hauts-de-Seine. Selon Le Parisien, ses proches artistes sont allés le voir comme Didier Barbelivien, Bénabar, Laurent Voulzy, Alain Souchon, Serge Lama et Alain Chamfort. Depuis l'annonce de sa mort, de nombreuses personnalités lui ont rendu hommage, de Patrick Bruel à Louane Emera en passant par François Hollande. D'autres se joignent encore à la peine, comme Johnny Hallyday : "Bien triste nouvelle année, on pense à toi Michel et à tes proches", a écrit le rockeur, de retour de Thaïlande, sur Twitter. Emmanuel, son fils cadet, ainsi que Pauline, sa belle-fille, ont également pris la parole pour saluer sa mémoire. "La famille est dévastée par la tristesse et en même temps unie", a confié son entourage à l'AFP.
Dans Le Parisien qui consacre deux pages aujourd'hui à cette disparition, son ami Didier Barbelivien raconte : "Quel combat héroïque ! Michel Delpech s'est battu jusqu'au bout. Je n'ai jamais vu une telle force et un tel courage face à la maladie. Ce monsieur qu'on a pu décrire parfois fragile fut un soldat d'un autre monde. Pendant trois ans, dont deux d'hospitalisation, les médecins étaient les premiers impressionnés par sa résistance. En mai, ils lui donnaient quinze jours. Mais il aimait tant la vie, il ne voulait pas la quitter." C'est ce que reteint la famille : "Il s'est battu, il est parti dans la dignité..."
Il s'est battu, il est parti dans la dignité...
Didier Barbelivien raconte lui avoir offert pas mal de livres pendant son hospitalisation, comme la biographie de Keith Richards que Michel Delpech a dévorée : "Rien de plus logique, assure son ami. Il avait le physique du gendre idéal mais l'âme d'un rockeur. D'où les paradis artificiels, la vie privée agitée... Sa vie, il fallait qu'elle swingue."
Cali se souvient du petit mot qu'il lui avait envoyé trois jours avant sa mort : "Je lui disais que je pensais à lui et que j'espérais le revoir très vite. Il avait cette volonté de revenir malgré la maladie." Michel Drucker a confirmé qu'il travaillait justement sur un projet d'album de reprises pour qu'on n'oublie pas ses chansons. Cali, qui avait chanté avec lui Pour un flirt, évoque dans Le Parisien son caractère : "Il était très protecteur, d'une gentillesse rare, une légende avec plein de tubes immortels. (...) Quand j'entends Michel Delpech, c'est ma vie que j'entends."
En 2006, Laurent Voulzy et Michel Delpech avaient enregistré une reprise de Wight is Wight. Le complice d'Alain Souchon lui a rendu récemment visite à l'hôpital : "Je l'aimais beaucoup comme plein de gens, raconte-t-il au Parisien. Je l'appelais, je suis allé le voir à la clinique avant les vacances. Je suis resté plus d'une heure avec lui. On a un peu parlé de la vie. Il voulait faire des choses et en même temps il était soudain lucide sur sa santé. Il souhaitait par exemple venir nous voir avec Alain en concert. Mais il ne savait pas s'il serait en état de le faire."
Sa famille, ses amis et ses admirateurs ne sont pas les seuls à pleurer Michel Delpech. Le département du Loir-et-Cher, qui donne son nom à l'un de ses tubes, pense fort à lui. "Ses chansons ont accompagné et accompagneront encore des générations de Français. Chacun d'entre nous peut fredonner plusieurs de ses succès, a réagi à l'AFP Maurice Leroy, président du Conseil départemental de Loir-et-Cher. Sa chanson Le Loir et Cher reste comme un cadeau intemporel pour notre beau département."
Didier Varrod, directeur de la musique de France Inter, estime que les chansons de Michel Delpech racontent "la vie des gens, des gens ordinaires plutôt qu'extraordinaires" : "C'est un hommage à une certaine forme de mélancolie heureuse", a-t-il expliqué à l'AFP. Avis partagé par Didier Babelivien pour qui Michel Delpech incarnait la "déprime en chantant", "jamais larmoyante". Varrod précise également que Delpech, c'est "aussi l'histoire d'un répertoire qui n'était pas reconnu à sa juste valeur". La nouvelle génération, avec Bénabar en tête, est venue apporter "une forme de validation". Une génération qui lui rendra hommage, comme il l'avait souhaité, dans cet album de reprises qui verrait le jour avant l'été, selon une information RTL.