Nicolas Chauvin aurait dû fêter ses 19 ans le 11 juillet dernier, mais le jeune homme a été emporté par sa passion : le rugby.
Engagé dans le match Espoirs opposant son club du Stade français à celui de à Bordeaux-Bègles le 9 décembre 2018, le troisième ligne avait été victime d'un double plaquage. Rapidement pris en charge et placé en réanimation, le rugbyman était malheureusement mort de ses blessures, un traumatisme cervical qui a occasionné un arrêt cardiaque et une anoxie cérébrale comme l'avait rapporté son club dans un communiqué. Près de dix mois plus tard, son père, Philippe Chauvin, sort de son silence.
Mercredi 25 septembre 2019, il annonce dans un entretien accordé à L'Équipe que l'affaire concernant la mort de son fils a été classée sans suite. Malgré cette décision, il ne compte pas en rester là puisqu'il va porter plainte contre X pour homicide involontaire. Son but est encore et toujours de prouver que la mort de son fils "n'a rien de normal".
"Il me semble logique pour un père, pour la famille d'un défunt, de vouloir comprendre ce qui est arrivé lorsqu'une mort ne paraît pas normale, avance-t-il. J'ai à ma disposition la vidéo [de l'action, NDLR] qui confirme ma démarche. Je me sens aussi le devoir envers Nicolas de tout faire pour que les faits et les responsabilités soient établis. Si je ne le faisais pas, ce serait une trahison envers lui."
Lui-même ancien rugbyman et passionné de ballon ovale, Philippe Chauvin se bat pour que d'autres familles ne connaissent pas la terrible épreuve que sa femme et lui ont dû traverser. "Perdre un enfant, c'est terrible, encore plus quand c'est à cause d'un problème qu'on aurait pu éviter, confie-t-il. Je paie, et on le paiera toute notre vie avec ma femme, mais je ne veux pas que ça arrive à d'autres. Alors je prends mes responsabilités en allant plus loin avec cette plainte."
Le père de Nicolas Chauvin rapporte avoir eu plusieurs discussions avec Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby, sans résultat. Il dénonce l'absence de sanctions : "Si défoncer la tête d'un joueur appartient au jeu, il faut le dire et il faut rapidement que le ministère de la Jeunesse et des Sports retire sa délégation de Service public à la FFR. Une Fédération a une obligation : assurer la sécurité de ses pratiquants. Je ne crois pas qu'un coup d'épaule donné à la tête en étant lancé à 20 km/h préserve la sécurité."