Ce mercredi 27 février, on apprenait la mort de Stéphane Hessel, résistant, diplomate, écrivain mais avant tout homme engagé. A 95 ans, l'auteur du best-seller international Indignez-vous !, petit essai d'une quinzaine de pages à l'origine du mouvement des Indignés qui a fait tâche d'huile à travers le monde, laisse un grand vide dans le monde militant, alors qu'il était toujours présent pour défendre les Droits de l'homme, la paix et le respect de la dignité humaine.
L'année dernière, interrogé par RTL, le grand homme à la voix veloutée et au sourire charmeur parlait sans complexe de la mort, qu'il attendait sans peur : "J'attends maintenant la mort avec beaucoup de gourmandise. La mort est quelque chose qu'il faut savoir savourer et j'espère savourer la mienne. Mais en attendant, étant donné qu'elle n'est pas encore là et que je me propulse encore à peu près normalement, j'en profite pour essayer de lancer des messages. Ce petit livre est un appel à dire regardez ce qu'il se passe autour de vous et ne laissez pas passer l'occasion de prendre fait et cause pour ce qui vous intéresse."
Depuis sa disparition, les hommages se sont succédé, aussi bien de la part du monde politique que du monde associatif dans lequel il était un militant engagé. Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande, a tenu à rendre hommage à Stéphane Hessel via son compte Twitter : "Hommage à Stéphane Hessel disparu à 95 ans après une vie exceptionnelle. J'adresse mes condoléances à sa famille et à son épouse." La première dame s'exprimera également ce soir dans RTL Soir au micro de Marc-Olivier Fogiel, où elle expliquera comment Stéphane Hessel vivait le succès de son ouvrage Indignez-vous !. "Il éprouvait une grande lassitude, révèle la première dame dans des propos cités par Tv Mag. Il y a une chose qu'il n'a pas supportée, c'est l'immense succès qu'il a connu avec ce livre. On le reconnaissait partout et c'était quelque chose de très difficile à vivre pour lui."
Les hommages se sont multipliés sur le réseau social Twitter. Cécile Duflot, ministre du Logement : "Tellement de gratitude pour lui qui disait des poèmes en meeting et à l'oreille de toujours garder le sourire. Merci Stéphane Hessel. Merci."
Eva Joly, eurodéputée EELV et ancienne candidate à la présidence de la République : "Je salue la belle mémoire de Stéphane Hessel. L'indignation ne meurt jamais. #luttercestvivre."
Ségolène Royal y est allée de son petit message hommage, également sur Twitter : "Stéphane Hessel, compagnon d'espérance, solidaire des indignés mais toujours avec des projets à bâtir. Leçon d'humanité par ses actes."
L'Élysée s'est fendu d'un communiqué dans lequel le président François Hollande exprime "sa grande tristesse" et lui rend hommage : "C'était une grande figure dont la vie exceptionnelle aura été consacrée à la défense de la dignité humaine." "A 95 ans, il incarnait la foi dans l'avenir de ce nouveau siècle", a ajouté le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Bertrand Delanoë a pour sa part souligné que "l'humaniste authentique, le résistant indomptable et le penseur généreux qu'il était manqueront terriblement à notre pays". Claude Bartolone, le président PS de l'Assemblée nationale, a loué "ses engagements et ses combats pour les Droits de l'homme, en France comme dans le monde, sont autant de leçons pour chacun d'entre nous. Son dernier combat, son indignation, laissera à jamais la trace de son remarquable courage et sa détermination à faire progresser la paix".
Dans le monde, les hommages se sont également succédé, comme celui de Martin Schultz, président du Parlement européen : "Stéphane Hessel, un grand européen, toujours engagé, jamais satisfait, mu par un esprit de combat et liberté. Il nous manquera beaucoup."