Bruxelles la cosmopolite face aux aspérités de son melting-pot... La capitale de la Belgique a beau être une cité culturellement vivace et offrir une scène musicale active, son métro, lui, voit sa programmation tronquée.
L'initiative du Stib, la société gestionnaire des transports en commun bruxellois, était pourtant sympathique : en début d'année, la régie des transports avait décidé de diffuser dans ses 69 stations de la musique sélectionnée sur la base des hit-parades internationaux, largement dominés par la variété anglo-saxonne. Un procédé qu'elle avait élargi en intégrant également quelques titres français, toujours choisis dans les charts. Et là, le Stib a essuyé un tollé.
La Stib, rapporte l'AFP, reprenant une information parue dans le journal flamand De Morgen, a "reçu des dizaines de plaintes demandant pourquoi elle ne passait pas également des chansons en néerlandais". Des récriminations auxquelles une porte-parole de la société a répondu, avec une bonne foi déconcertante : "Mais c'est simplement parce que ces morceaux en néerlandais ne parviennent pratiquement jamais à intégrer les hit-parades !"
Pour couper court à la polémique, la Stib a donc décidé de supprimer de sa programmation musicale toutes les chansons en français et en néerlandais, soit les deux principales langues du pays. Na ! Du coup, impossible d'entendre du Brel sur les quais, ni, parmi les Français, Mylène Farmer, Zaz, Julien Doré, M. Pokora, Joyce Jonathan, Grégoire ou encore les Enfoirés et Mickaël Miro (en plein succès avec L'horloge tourne), tous classés dans le top singles belge.
Les seuls Français qui s'en tirent, au milieu de charts dominés par la bombe anglaise Jessie J et autres Lady Gaga, ne sont autres que... David Guetta (Sweat, Where them girls at) ou l'athlète Bob Sinclar (Far l'amore), avec leurs singles et featurings non francophones !
La barrière culturelle et politique de la langue n'est pas près de tomber, en Belgique... L'AFP rappelle que "à Bruxelles, pour ne vexer personne, la Stib diffuse ses annonces aux voyageurs d'abord en néerlandais dans certaines stations et d'abord en français dans d'autres".