En septembre 1981, Myriam Szabo s'affiche dans les rues de Paris et de plusieurs grandes villes françaises. Elle est en bikini sur une plage de paradis et fait cette promesse : "Le 2 septembre, j'enlève le haut." Le jour dit, nouvelles affiches, Myriam dévoile sa poitrine et prévient : "Le 4 septembre, j'enlève le bas." La France retient son souffle, s'indigne, mais elle attend. Et le 4 septembre, en effet, parole tenue, Myriam Szabo enlève finalement le bas, mais elle se tient de dos. Le message est le suivant : "Avenir, l'annonceur qui tient ses promesses." Cette campagne publicitaire est la première à jouer sur l'effet de teasing - l'attente des consommateurs - et provoquera une gentille levée de boucliers féministes. Plus de trente ans après, nos confrères de Libération ont retrouvé Myriam Szabo et racontent son incroyable destin, entre bohème, danse libératrice et bouddhisme...
Née à Paris d'un père sculpteur hongrois qui avait 24 enfants, Myriam Szabo est élevée par sa mère aux États-Unis. Elle étudie la danse classique dès l'âge de 3 ans. La mère et la fille reviennent en France alors que Myriam a 14 ans. "Membre d'un ballet, élève à l'École des enfants du spectacle, elle s'entiche à 14 ans d'un musicien de rue", écrit notre consoeur de Libération. Elle découvre le bouddhisme et devient mannequin pour gagner un peu d'argent. Elle décroche la campagne Avenir alors qu'elle n'a pas encore 20 ans. Quart d'heure de gloire. On lui fait une foule de propositions, y compris un duo avec Michel Polnareff. "J'ai tout de suite vu que ceux qui s'intéressaient à moi le faisaient surtout pour leur propre intérêt."
En 1983, elle quitte la France et reprend une vie de bohème. D'abord au Portugal, puis en Espagne et en Belgique. Elle se marie au Portugal, "vivote, donne des spectacles de danse de-ci de-là, (...) manque de mourir de la tuberculose, s'enflamme pour le cinéaste Tony Gatlif avant de rompre avec fracas"... En 2003, elle subit une trépanation à cause d'une tumeur "bénigne, mais mal placée, qui la poursuit depuis sept ans".
En 2005, elle s'installe à Bruxelles, y épouse un professeur d'aïkido et développe le concept de danza duende qui consiste à "danser sa vie", pour "comprendre et transformer la façon dont on s'expérimente soi-même". À 50 ans, devenue Yumma Mudra, elle décrit ce mode vie entre croyance bouddhiste et danse libératrice dans un livre, La Voie qui danse, son autobiographie.
Demain, j'enlève le haut, le portrait de Myriam Szabo à découvrir dans Libération, édition du 24 janvier 2011.
La Voie qui danse, de Yumma Mudra, François Bourin Editeur, 416 pages, 22.00 €.