Nadine Trintignant lors du Festival de Marrakech en 2009© BestImage
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Des épreuves, la réalisatrice et romancière Nadine Trintignant en a affronté beaucoup. Trop même. La mort de ses filles : Pauline (à l'âge de 9 mois en 1970) et celle de Marie en 2003, alors qu'elle n'avait que 41 ans. La tragédie la frappe à nouveau le 31 août 2010, lorsque son compagnon, le cinéaste Alain Corneau, succombe à un cancer. L'écriture lui permet de survivre, c'est ainsi qu'après avoir livré ses mots pour Marie Trintignant, elle combat, avec l'ouvrage Vers d'autres matins, l'absence de l'amour de sa vie. Un amour fusionnel qui a duré trente-sept années et sur lequel elle revient pour le magazine Paris Match.
Quand Alain Corneau et Nadine Trintignant se sont rencontrés sur le tournage de son film Ça n'arrive qu'aux autres, dans lequel elle dirigeait son mari Jean-Louis Trintignant, elle avait 36 ans et deux enfants, il en avait 28 et rêvait d'une vie autour des arts. Il était son double et elle le portera à tout jamais en elle, comme ses filles Pauline et Marie. Voilà maintenant deux ans qu'Alain Corneau est parti, la laissant dans la douleur. Elle lira ses lettres d'amour, elle se souviendra de leur bonheur à deux, eux qui formaient un couple bavard, rieur, voyageur et inséparable. Écrire est la solution pour survivre à sa mort : "Alain était un grand metteur en scène ; Marie était une grande actrice. Ils n'ont pas besoin de ça pour survivre. Moi, oui." Agnostique, Nadine Trintignant ne croit pas au paradis, mais quand elle s'imagine Alain Corneau lisant son livre, lui qui était si pudique, elle est certain qu'il serait ému de voir à quel point elle l'aimait et l'aime encore.
Faire le deuil, non, mais être là pour les siens, oui. Pour son fils Vincent Trintignant et ses petits-fils, Roman, Paul, Léon, Jules et Tomer : "Je ne remplacerai jamais Marie, mais j'essaie de faire ce que je peux pour eux." Elle louera aussi François Cluzet, l'un des anciens compagnons de sa fille Marie et le père de Paul, qui a participé à une manifestation que la cinéaste avait organisée pour son combat de toujours : la protection des femmes victimes de violence. Sur scène, il a joué une dispute conjugale, comptant les coups à voix haute. Présent aussi lors des obsèques d'Alain Corneau, il dira : "Alain, comme tu vas rejoindre ta colocataire, Marie, dis-lui qu'elle nous manque !" La légèreté des mots, la puissance de l'émotion.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "Paris Match" du 27 décembre
Nadine Trintignant, "Vers d'autres matins", aux éditions Fayard
Quand Alain Corneau et Nadine Trintignant se sont rencontrés sur le tournage de son film Ça n'arrive qu'aux autres, dans lequel elle dirigeait son mari Jean-Louis Trintignant, elle avait 36 ans et deux enfants, il en avait 28 et rêvait d'une vie autour des arts. Il était son double et elle le portera à tout jamais en elle, comme ses filles Pauline et Marie. Voilà maintenant deux ans qu'Alain Corneau est parti, la laissant dans la douleur. Elle lira ses lettres d'amour, elle se souviendra de leur bonheur à deux, eux qui formaient un couple bavard, rieur, voyageur et inséparable. Écrire est la solution pour survivre à sa mort : "Alain était un grand metteur en scène ; Marie était une grande actrice. Ils n'ont pas besoin de ça pour survivre. Moi, oui." Agnostique, Nadine Trintignant ne croit pas au paradis, mais quand elle s'imagine Alain Corneau lisant son livre, lui qui était si pudique, elle est certain qu'il serait ému de voir à quel point elle l'aimait et l'aime encore.
Faire le deuil, non, mais être là pour les siens, oui. Pour son fils Vincent Trintignant et ses petits-fils, Roman, Paul, Léon, Jules et Tomer : "Je ne remplacerai jamais Marie, mais j'essaie de faire ce que je peux pour eux." Elle louera aussi François Cluzet, l'un des anciens compagnons de sa fille Marie et le père de Paul, qui a participé à une manifestation que la cinéaste avait organisée pour son combat de toujours : la protection des femmes victimes de violence. Sur scène, il a joué une dispute conjugale, comptant les coups à voix haute. Présent aussi lors des obsèques d'Alain Corneau, il dira : "Alain, comme tu vas rejoindre ta colocataire, Marie, dis-lui qu'elle nous manque !" La légèreté des mots, la puissance de l'émotion.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine "Paris Match" du 27 décembre
Nadine Trintignant, "Vers d'autres matins", aux éditions Fayard