Découvert début décembre lors d'une projection spéciale, dire que nous avons reçu une claque monumentale à la vision de Black Swan est peu dire tant cette oeuvre majeure d'Aronofsky nous a touchés et bouleversés. Fascinant, poignant, puissant, les termes élogieux ne manquent pas pour définir ce nouveau chef-d'oeuvre du cinéaste américain, qui, entre Fight Club, Carrie et Hitchcock, nous livre un film d'une beauté formelle implacable, d'une sensibilité inouïe et d'une idée de cinéma tellement forte qu'elle ne peut que bouleverser.
L'intrigue trouve sa place dans la troupe du New York City Ballet. En plein début de la nouvelle saison, le directeur Thomas Leroy (Vincent Cassel, plus organique et ambigu que jamais) décide de monter une nouvelle version du Lac des Cygnes. Son ancienne égérie, la danseuse étoile vieillissante Beth MacIntyre (Winona Ryder au top) étant en fin de carrière, il auditionne les danseuses de la compagnie et jette son dévolu sur Nina (Natalie Portman, exceptionnelle, pour la prestation de sa carrière) qu'il juge la plus douée parmi toutes. Mais problème : si elle a la grâce et le talent pour incarner White Swan, elle semble trop lisse et "sérieuse" pour camper Black Swan, le double "maléfique" du personnage du ballet. Aussi va-t-elle devoir trouver en elle les ressources et l'inspiration pour entrer dans ce double rôle, se confronter à une rivale attirante - Lily (Mila Kunis, époustouflante de sensualité) -, au point de perdre pied, jusqu'au point de non-retour... et à la renaissance tant souhaitée.
Film immense sur la folie engendrée par la quête de la perfection et le passage à l'âge adulte, Black Swan nous laisse sans voix de la première à la dernière minute, fascinés par les images et la musique qui nous immergent totalement dans ce trajet onirique et symbolique de toute beauté.
A l'occasion de la sortie du film le 9 février 2011, Natalie Portman (fiancée et enceinte depuis peu) et Vincent Cassel (bientôt dans Le Moine) nous reviennent aujourd'hui dans la nouvelle bande-annonce qui fait enfin honneur à ce futur classique.
Adam Ikx