L'émotion est grande à Marseille ce 8 octobre 2021, pour les cérémonies d'adieu à Bernard Tapie. L'homme d'affaires et de politique, président historique de l'OM, a droit à de grands honneurs, à la hauteur de l'amour qu'il portait à la ville et son club : une procession du Vieux-Port jusqu'à la cathédrale de la Major où sont célébrées ses obsèques par l'archevêque de Marseille, suivie par son inhumation au cimetière de Mazargues, dans les quartiers sud de la ville, où il est enterré dans la plus stricte intimité. Depuis la date de sa mort des suites du cancer le 3 octobre, les hommages se multiplient pour l'homme certes clivant, mais qui, à Marseille, fait manifestement l'unanimité.
Après sa messe très émouvante - la sortie du cercueil avait bouleversé également l'assistance - à Paris en l'église Saint-Germain-des-Prés mercredi, puis la chapelle ardente au Vélodrome la veille, ce vendredi 8 octobre fait littéralement battre le coeur de la cité phocéenne au rythme des applaudissements et chants sportifs en l'honneur de Bernard Tapie. Le Boss, suivi par sa famille, est acclamé par la foule depuis le Vieux-Port notamment par les huit groupes de supporters de l'Olympique de Marseille. Ils suivent le cortège funèbre de celui qui a dirigé le célèbre club de 1986 à 1994 qui entre ensuite dans l'édifice religieux. La cérémonie est ouverte au public (avec une jauge de 1000 personnes) et fait écho à l'image particulièrement populaire de l'ancien entrepreneur. Elle a démarré par la chanson Le Phoenix, que sa fille Sophie lui avait écrit.
Durant la messe marseillaise de Bernard Tapie, plusieurs discours ont été prononcés : notamment celui de son grand ami Jean-Louis Borloo, particulièrement bouleversé, et de son petit-fils Rodolphe (34 ans). Fils de Nathalie Tapie - que Bernard Tapie a eu avec sa première épouse, Michèle Layec - et de Stéphane Michaux, le jeune homme a posé ses valises à Marseille depuis des années, travaillant pour le journal La Provence, propriété depuis 2013 de son grand-père. Durant son hommage, Rodolphe Tapie prend soin de montrer, à travers ses anecdotes toutes en tendresse - sa tante Sophie en sourit encore -, la complicité qui unit chaque membre de la dynastie Tapie. Il termine en évoquant son fils, Hugo.
"Et enfin, je suis fier de t'avoir offert, avant ton dernier voyage, ton seul et unique arrière-petit-enfant, mon fils Hugo, 7 ans, que j'ai aussi guidé vers le chemin de la raison. Comme un mardi en rentrant de l'école, (...) il me me demande : 'papa, c'est quoi le match de ce soir ?' Je lui réponds un peu blasé parce qu'il n'y avait pas l'OM, 'Paris-Manchester', et qui me répond, avec un petit sourire au coin des lèvres, 'allez Manchester !' Daddy, j'ai réussi, c'est un Tapie. Pour rester sérieux Daddy, il t'aime tant", déclare Rodolphe Tapie entraînant de nombreux applaudissements. Il ajoute, toujours aussi émouvant : "Il t'aime tant et je sais que tu l'aimais beaucoup. Mais t'en fais pas Daddy, crois moi qu'avec cette ribambelle de cousins, aussi beaux les uns que les autres, des arrières-petits-enfants tu en auras. Avec l'empreinte que tu as marqué dans le temps, avec tes grosses paluches qui en ont écrasé plus d'un, des arrières-petits-enfants, tu en auras bien d'autres. Tu es chez toi à Marseille, chez nous. Et avec Hugo, nous irons t'embrasser tous les samedis et te conter les exploits de notre cher club. (...) A jamais dans mon coeur, Daddy. Quoi qu'il arrive, à jamais le premier."
Sur son compte Instagram, l'aîné des petits-enfants de Bernard Tapie publie de nombreuses photos de son fils Hugo, qui baigne dans la mythologie de l'OM, ainsi que des clichés de son "Daddy", perpétuant la tendresse qui fait carburer chaque "Tapie". Son discours, très personnel, montre à quel point le clan est soudé et plus uni que jamais autour de la figure de l'homme d'affaires et de politique. Une preuve évidente en la cathédrale de la Major que sa plus grande réussite finalement, c'était sa famille.