Bernard Tapie est mort le 3 octobre 2021, provoquant une vague d'émoi dans toute la France. Figure populaire du pays, président historique de l'OM, entrepreneur audacieux, homme politique au style unique et chef de famille inébranlable, il a reçu une série d'hommages depuis sa disparition des suites du cancer à 78 ans. Ce vendredi 8 octobre, c'est à Marseille que se déroule une grande cérémonie, la dernière. Les supporters de l'Olympique de Marseille ont accompagné leur "Boss", derrière le convoi funéraire, pour une procession entre le Vieux Port et la cathédrale de la Major, où est célébrée la messe de ses obsèques, ouverte au public. L'inhumation a ensuite lieu au cimetière de Mazargues, dans les quartiers sud de la ville, où il doit être enterré dans la plus stricte intimité, entouré de son clan familial si soudé.
Depuis le Vieux Port de sa ville de coeur, les huit groupes de supporters de l'OM, habillés de noir avec un écharpe de l'OM, marchent jusqu'à la cathédrale de la Major durant une heure. Plusieurs centaines de personnes sont présentes, voire plus selon BFMTV. Durant la messe, plusieurs personnalités livrent un discours : Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, son grand ami, l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, le maire de Marseille Benoît Payan et son adjointe Samia Ghali, ainsi que son petit-fils Rodolphe Tapie.
Dans la cathédrale pleine, Rodolphe Tapie succède à Renaud Muselier, Jean-Louis Borloo particulièrement ému, mais aussi à la chanson Le Phoenix, que la fille de Bernard Tapie, Sophie, avait écrite pour son père.
Dans un discours qui fait la part belle aux souvenirs drôles et touchants, Rodolphe Tapie dit à quel point il est fier de faire partie de la famille Tapie. Il met l'accent sur la complicité qui unit chacun et chacune des membres de la dynastie que celui qu'il surnomme "Daddy" a fondée. Avec une grande tendresse, il se rappelle d'une anecdote "gênante" avec sa tante Sophie, qui est plus "une soeur" pour lui, et avec qui il a collectionné les bêtises : "On s'est fait les pires crasses, comme des frères et soeurs, Je me souviendrai toujours de cette histoire, daddy. On était chez toi à Marseille, il y a bien longtemps. J'avais pris sa poupée, je lui avais coupé les cheveux, je suis arrivée vers elle et je lui ai dit : tu as vu Sasa, elle est belle hein ? J'ai vu son regard noir, j'ai compris que sa sentence allait être irrévocable. Comme un épée de Damoclès au-dessus de la tête. Puis trois heures plus tard ça n'a pas loupé. On était sur ta terrasse daddy, Sophie avait déjà tout manigancé, tout planifié. Elle a pris la clef, s'est enfermée à l'extérieur puis l'a jetée. 'Papa', a-t-elle fait, 'Rodolphe m'a enfermée'. J'étais comme un con à l'intérieur. Je t'entendais monter, j'ai dévalé les escaliers 4 par 4, j'ai pris la plus grosse engueulade de ma vie. C'est ce qu'on appelle le karma. Depuis, j'ai beaucoup joué à la poupée avec Sophie." On peut d'ailleurs la voir sourire dans l'assistance devant le jeune homme, qui citera ensuite son fils, Hugo, le premier arrière-petit-enfant de Bernard. "Et pas le dernier", ajoutera Rodolphe.
Âgé de 34 ans, Rodolphe est le fils de Nathalie Tapie et de Stéphane Michaux. Cette dernière est la fille de Bernard Tapie et de sa première épouse Michèle Layec. Le jeune homme est installé depuis longtemps à Marseille où il travaille au sein de la rédaction du journal La Provence, propriété depuis 2013 de son grand-père.
En bleu et blanc, quelque milliers de supporters de l'Olympique de Marseille étaient déjà au stade Vélodrome, la veille, pour l'adieu au plus marseillais des Parisiens, vénéré pour avoir conduit le club sur le toit du football européen. Une grande messe s'est également déroulée à Paris mercredi dernier en l'église Saint-Germain, en présence de ses proches et d'innombrables personnalités qui ont croisé la route de "l'homme aux milles vies".