Le 3 octobre 2021, Bernard Tapie est mort à l'âge de 78 ans, succombant au cancer qui a rongé sa vie pendant quatre ans. En 2017, l'homme politique et d'affaires annonce publiquement être atteint de ce mal qui touche tant de Français.
"Ça l'aidait à accepter son sort. Il savait bien qu'on ne pouvait pas guérir son cancer. Il le savait bien depuis deux ans (...) mais il ne voulait pas l'entendre, qu'il y avait une fin. (...) Se rendre n'était pas dans son dictionnaire", explique avec pudeur le professeur Eric Van Cutsem, un de ses cancérologues sur RMC ce lundi 4 octobre. Cette figure belge l'avait soigné pour la première fois à Louvain en 2019, orienté par des oncologues parisiens pour qu'il se voie administrer de "nouveaux traitements testés au Japon et en essai clinique aux Etats-Unis, en Espagne et en Belgique," précise Le Parisien dans son édition du jour.
Battant, Bernard Tapie avait beau être aux prises par un cancer qui a d'abord touché son estomac et son oesophage, puis ses cordes vocales, sa peau et ses poumons, "il a voulu lutter et profiter de sa vie et notamment de ses proches. Il n'a jamais été hospitalisé longtemps. Il est toujours resté chez lui, sauf quand il a été opéré. Ses fils, ses filles et Dominique, son épouse étaient très, très proches de lui. C'était sa motivation", lit-on dans Le Parisien.
Sur RTL, ce même médecin confie à quel point Bernard Tapie ne vivait pas sa maladie de façon passive : "Il s'est en effet beaucoup documenté sur la maladie. Ce n'était pas un homme facile. Il pose des questions très pointues. Il remet tout en question, mais c'est constructif. Il veut comprendre. (...) Je l'ai vu encore très récemment, il y a deux semaines, et il y a encore quelques jours. On était très souvent en contact par téléphone. Il ne se rendait pas. Il voulait toujours avoir un dernier petit espoir. Pour voir la lumière au bout du tunnel."
Bernard Tapie savait qu'il ne guérirait pas il y a longtemps, mais son médecin fait part dans Le Parisien de la "stratégie" de survie de son patient : "Son but, c'était de vivre avec son cancer et d'en faire une maladie chronique. Il y a quinze ans, avec ce cancer, la survie aurait été de moins de six mois."
Au mois de juin dernier, son ami Franz-Olivier Giesbert avait publié un livre sur l'ancien président de l'Olympique de Marseille, intitulé Bernard Tapie, Leçons de vie, de mort et d'amour. Il était l'invité ce lundi de la matinale de RMC. Intime de l'homme, il explique à quel point il s'est battu, dès son enfance : "C'est quand même une vie qui commence dans un taudis de 20 mètres carrés au Bourget. Ils y vivaient à 4, avec ses parents et le frère cadet. C'est donc l'ascension sociale absolument fulgurante. Je dirais un gavroche de banlieue. (...) Il y a eu des hauts, des bas. C'est les montagnes russes." Personnalité clivante qui a fait face à la justice, il y a une chose que personne ne peut lui enlever, c'est son esprit combatif. A tel point qu'au plus dur de la maladie, "il refusait les antidouleurs", ajoute l'écrivain et journaliste.
La messe pour les obsèques de Bernard Tapie sera célébrée vendredi 8 octobre à 11h à Marseille, à la Major, la cathédrale sainte Marie-Majeure. La cérémonie sera présidée par l'archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, a précisé le diocèse à l'AFP.