Obsèques Pierre Mauroy : Hollande, Trierweiler et la classe politique endeuillés

Le 7 juin dernier, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, annonçait la mort de Pierre Mauroy à l'âge de 84 ans. Ce mardi 11 juin, les cérémonies se sont succédé en mémoire de l'homme politique, et la classe politique pour une fois unie lui a rendu un dernier hommage.

Aux Invalides à Paris, Pierre Mauroy, Premier ministre sous François Mitterrand entre 1981 et 1984, a eu le droit à un hommage de la Nation au cours duquel François Hollande a évoqué "l'enfant du peuple entré dans l'Histoire". Devant la veuve de Pierre Mauroy, Gilberte, et son fils Fabien, le président, venu accompagné de Valérie Trierweiler, a ainsi évoqué en ces termes le grand artisan de l'union des gauches qui avait conduit François Mitterrand à devenir le premier socialiste à accéder à la fonction suprême sous la Ve République : "Peu d'hommes, mêmes éminents, peuvent s'enorgueillir d'avoir fait l'Histoire de leur pays. Pierre Mauroy est incontestablement de ceux-là."

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a quant à lui parlé d'un "grand européen, un grand maire de Lille, un bâtisseur inlassable toujours soucieux de ne pas rompre le lien entre sa ville et les populations des milieux les plus populaires". Dans la cour d'honneur des Invalides, les membres du gouvernement étaient tous réunis : Manuel Valls, Christine Taubira, Cécile Duflot, Pierre Moscovici, Valérie Fourneyron... D'anciens Premiers ministres, de droite comme de gauche, étaient également venus rendre un dernier hommage à Pierre Mauroy, qui avait quitté ses dernières fonctions électives il y a à peine 20 mois. On retrouvait Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Michel Rocard, Edith Cresson, Lionel Jospin mais aussi des membres de l'opposition comme Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo et François Bayrou. Martine Aubry, qui lui avait succédé à la mairie de Lille, était très émue et avait peine à contenir son chagrin. Robert Badinter, Michel Charasse, Bertrand Delanoë, Jacques Delors, Jack Lang ont eux aussi assisté à cette cérémonie chargée en émotions.

L'hommage s'est par la suite poursuivi au siège du Parti Socialiste, rue de Solférino, où ils étaient plus de 200 à se réunir dans la cour Pierre Bérégovoy autour de la veuve de Pierre Mauroy et de ses proches. Une heure durant, Pierre Mauroy fut mis en avant à travers des vidéos, des discours, des photos, pendant qu'un quatuor à cordes jouait Le Sacre du Printemps, un des morceaux favoris du défunt, choisi par sa famille.

Le cercueil a pris dans l'après-midi la direction de Lille où Martine Aubry, premier édile de la ville du Nord, a accueilli la dépouille du premier chef d'un gouvernement de gauche sous la Ve République sur le perron de l'Hôtel de ville en compagnie de plusieurs personnalités locales. Drapeaux en berne, portraits géants de l'ancien maire de la ville, la capitale des Flandres rend hommage à Pierre Mauroy, dont la dépouille sera exposée dans le Grand Carré de l'Hôtel de ville, où le public pourra se reccueillir jusqu'à mercredi 18 heures.

Jeudi 13 juin, Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault présideront une cérémonie à la mairie avant un office religieux en la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille par l'archevêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich.

Pierre Mauroy sera ensuite inhumé au cimetière de l'Est dans la plus stricte intimité.