

Son livre La Familia Grande a provoqué un cataclysme avant même sa sortie le 7 janvier 2020. Camille Kouchner y révèle que son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, aurait agressé sexuellement son frère jumeau dans les années 1980 lorsqu'il était âgé de 14 ans. Le jeune garçon aurait ainsi été victime d'agressions pendant plusieurs années, "Deux ou trois. Je ne sais pas" indique la jeune femme.
Au coeur d'extraits dévoilés par le magazine ELLE, on découvre avec effroi la défense d'Olivier lorsque le jumeau de Camille (appelé "Victor" dans le livre) a eu le courage de révéler les immondices qu'il subissait, en 2008. "Après avoir nié pendant 48 heures, mon beau-père a déclaré que c'était mon frère qui était pervers. Puis sa défense a été de dire que c'était une histoire d'amour. (...) De quoi on parle ? D'un abus sexuel dégueulasse ! C'est merdique comme défense, c'est ignoble." Selon elle, le politilogue aurait même été "protégé" par ses amis, ses proches mais aussi par sa propre mère, Evelyne Pisier (qui s'était remariée avec lui en 1987 après son divorce d'avec Bernard Kouchner).
Rien à dire
Olivier, qui a depuis démissionné de toutes ses fonctions médiatiques et politiques, a été sollicité par Le Monde et L'Obs. Celui-ci a annoncé n'avoir "rien à dire" sur cette affaire. Depuis la parution de ce livre, une enquête a été ouverte à l'encontre d'Olivier Duhamel pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur" a annoncé dans un communiqué le procureur de Paris Rémy Heitz. Pour sa défense, l'ex-mari d'Evelyne Pisier (morte en 2017) compte sur Me Frédérique Baulieu qui s'était occupée de la défense de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton.
Selon l'AFP, une "précédente procédure" sur ces faits avait déjà été ouverte. Dans son livre, Camille explique que son frère avait déjà été entendu par les enquêteurs pour cette affaire par le passé. Après leur avoir raconté "dans les détails" les agressions sexuelles que lui aurait imposées son beau-père, "Victor" aurait toutefois refusé de déposer plainte. Cette enquête avait alors été "classée sans suite", a précisé le procureur de Paris, sans donner les raisons de l'abandon de la procédure.
Pour rappel, la loi prévoit qu'une victime mineure peut porter plainte pour "viol par ascendant" pendant dix ans à compter de sa majorité. Deux lois, depuis, ont allongé ce délai de prescription, à vingt ans en 2004 puis trente ans en 2018, mais elles ne sont pas applicables aux faits déjà prescrits. Dans le cas de "Victor", il est possible que les faits aient été prescrits dans sa 28e année, soit en 2003, selon des juristes.
La nouvelle enquête ouverte mardi, confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), "s'attachera à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique", a ajouté le procureur. Malgré tout, la prescription semble à nouveau probable.
Olivier Duhamel reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés dans cette affaire.