Comme chaque année, les nominations aux Oscars offrent leur lot de grands heureux et de déçus inconsolables. La 86e édition, programmée le 2 mars pour le verdict final, a placé American Bluff et Gravity en pole position avec 10 citations chacun. D'autres, tels que 12 Years a Slave ou encore Dallas Buyers Club côté indépendants, affichent également un large sourire. C'est le cas de Jared Leto qui, après six ans de hiatus dans le cinéma, revient avec une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour sa performance de transsexuel atteint du sida dans Dallas Buyers Club : "Avoir une nomination, je n'ai jamais rêvé que cela puisse arriver. Je suis vraiment heureux et honoré. C'est génial", avoue-t-il à People.
De l'autre côté, il y a les grands absents, qui naviguent souvent entre déception, incompréhension et colère. Privé d'une nomination au titre du meilleur acteur – qu'il n'aurait volé à personne –, Robert Redford (All Is Lost) a rejeté la faute sur le distributeur du film. Le long métrage de J.C. Chandor a hérité d'une obscure nomination au montage son, jeudi 16 janvier, jour des nominations. Quant à Robert Redford, il était à Utah City, où s'ouvrait le festival de Sundance dont il est la figure historique.
Forcément interrogé sur la question, l'acteur de 77 ans avoue d'abord sa fierté d'avoir fait le film : "J'étais tellement dépourvu des éléments qu'on a dans la plupart des films... Pour moi, c'était une expérience cinématographique. J'adore ça. Je suis très heureux de ce film", a-t-il déclaré. Malgré une carrière très riche, Robert Redford reste néanmoins orphelin d'une quelconque statuette du meilleur acteur (si on excepte le facile Oscar d'honneur en 2002). "Hollywood est ce qu'il est. C'est une industrie et quand arrive l'heure de voter pour les films, cela dépend généralement et énormément des campagnes menées par les distributeurs". Le comédien va justement s'en prendre à ceux qui ont chapeauté All Is Lost, Lionsgate et Roadside Attractions, les distributeurs américains. "Je pense qu'on a souffert d'une distribution limitée, voire inexistante [le film a rapporté 6,1 millions au box-office US, NDLR]. Nos distributeurs, je ne sais pas pourquoi, n'ont pas voulu dépenser d'argent, ils ont eu peur, où ils ont juste été incompétents, je ne sais pas", tonne Robert Redford.