Pascal Salviani s'est livré comme jamais lors de son interview pour nos confrères de TV Mag. Le finaliste de Koh-Lanta 2016 et Koh-Lanta All Stars (2017) a été invité à retracer son parcours et est donc revenu sur son enfance pas toujours rose, marquée par l'intransigeance de son papa. Et pour comprendre son exigence, il faut revenir sur la jeunesse de ce dernier.
"Mon père et toute sa famille étaient de Corse. Ils s'étaient réfugiés dans l'arrière-pays niçois durant la guerre et n'avaient pas la moindre ressource. Ils ont vraiment crevé de faim en arrivant sur le continent", a confié Pascal. Une fois qu'il a eu la possibilité de travailler, ils s'est donc battu pour s'en sortir et est "parvenu à bâtir un petit empire familial en créant son entreprise de maçonnerie et en travaillant comme un acharné". La rival de Yassin et les siens étaient donc à l'abri du besoin grâce à lui.
S'il lui était reconnaissant, Pascal n'a pas caché qu'il le craignait : "Quand il rentrait à la maison, j'avais peur parce qu'il était très caractériel. Il n'y avait pas de place pour le renoncement, je l'ai vu partir travailler avec un bras cassé, un bassin déplacé... C'était quelqu'un de sportif avec une hygiène de vie irréprochable, honnête et loyal." L'entrepreneur de 51 ans était donc un adolescent introverti "à la limite de l'anorexie" : "Il m'a fait perdre confiance en moi à force de me répéter que je n'étais bon à rien et que je n'arriverais à rien. Jusqu'au jour où j'ai claqué la porte de la maison pour lui prouver le contraire. Je n'ai pas eu une enfance heureuse, j'ai souffert de cette éducation très stricte mais il m'a permis de devenir l'homme que je suis aujourd'hui."
J'ai cru que j'allais y passer
Après le collège et un BEP en poche, Pascal a souhaité exaucer son rêve. Celui de devenir coureur cycliste professionnel. Son voeu s'est malheureusement rapidement brisé à la suite de déboires : "J'y suis presque parvenu puisque je devais passer pro au sein de l'équipe Toshiba à la même époque que les Virenque, Kirsipuu, etc. Mais j'ai connu les déboires du dopage, cela m'a fait peur. Il y a une nuit, j'ai cru que j'allais y passer. Du jour au lendemain, j'ai tout arrêté."
Face à la fureur de son papa, Pascal s'est fait discret et a décidé de se cacher en Haute-Savoie. C'est là-bas qu'il a rencontré Christina, la femme qui partage sa vie et à laquelle il est marié depuis vingt-huit ans. "Mon père ne devait pas le savoir parce que, pour lui, je ne devais pas fréquenter de filles.(...) L'hiver, je travaillais sur les chantiers avec lui et le reste de l'année, je me consacrais au cyclisme."
S'il restait sous l'emprise de son papa, et ce jusqu'à ses "30-35 ans", Pascal a tout fait pour mener la vie qu'il souhaitait. Quelques mois après avoir rencontré son épouse, il est retourné vivre dans le Sud, vers Nice, et a trouvé un travail de livreur de fruits et légumes. Et, après être devenu l'employé de son papa un temps, il a créé son entreprise et est devenu promoteur immobilier : "J'ai appris sur le tas, j'ai connu des moments très difficiles mais j'ai fini par m'en sortir. Mon père m'a tellement dit que j'étais un bon à rien que j'avais envie de lui prouver le contraire. Et j'ai réussi."
Et son papa était davantage fier en découvrant son parcours dans sa première édition de Koh-Lanta, en Thaïlande. Il décédera malheureusement peu de temps après.