Comédienne prometteuse, talentueuse, "fille de" et célèbre dès son adolescence... Avec son talent et son physique envoûtant, Pascale Ogier avait tout pour devenir la future légende du cinéma. Figure du cinéma d'auteur au début des années 80, la jeune femme avait déjà été repérée par plusieurs réalisateurs et était déjà bien intégrée dans la nouvelle génération du cinéma français.
Un peu trop peut-être, puisque c'est son goût pour la fête et les sorties qui a fini par la perdre. Alors que l'avant-première de son nouveau film, le scandaleux Ave Maria, se déroule à Paris ce 25 octobre 1984, la fille de l'actrice Bulle Ogier et du musicien Gilles Nicolas préfère sortir avec ses amis dans l'une des boîtes de nuit les plus en vogue de Paris, le Palace. Une dernière soirée au terme de laquelle elle s'écroule, terrassée par une crise d'angor, un signe annonciateur d'une crise cardiaque.
La jeune femme, en effet, souffre depuis son enfance d'une malformation congénitale et a le coeur très fragile. Son ami, lui, ne le sait pas, et n'appelle pas tout de suite les secours. Un retard qui lui sera fatal, puisqu'elle décède chez lui, à quelques heures à peine de fêter ses 26 ans, le lendemain. Une mort dont les véritables circonstances ne seront révélées qu'une vingtaine d'années plus tard : il semblerait en effet que tout cela ait été causé par une overdose, elle dont les abus étaient connus de ses proches amis.
D'ailleurs, bien avant que tout cela soit officialisé en 2018, le chanteur Renaud (dont les addictions ont également rongé la vie...) avait fait une allusion à la jeune femme dans sa chanson P'tite Conne, parlant déjà de drogue et de "charognes de dealers". Dans un portrait de l'actrice réalisé par Libération quelques années plus tard, la réalisatrice Aline Isserman, qui comptait parmi les amies les plus intimes de Pascale Ogier, avait révélé qu'elle lui avait conseillé de se calmer quelques heures seulement avant sa mort.
"Elle était très fatiguée et j'insistais pour qu'elle lève le pied... Nous avions eu cette même conversation quelques jours avant, mais elle n'avait pu s'échapper de ce bonheur énorme qu'elle était en train de vivre... Pascale, épuisée, essorée, était ravie de ce tourbillon. Il devait être entre 19 heures et 20 heures, je lui dis au revoir sur le trottoir", avait-elle raconté, encore émue.
Sa demi-soeur, Emeraude, avait également pris la parole en 2018 : "Ma mère est venue me chercher au collège. Elle ne voulait pas que j'apprenne la nouvelle par un copain d'école qui l'aurait entendue à la radio. Je ne me rendais pas compte que Pascale était si connue. Pour moi, c'était juste ma grande soeur : une fille normale avec une vie un peu dingue". Une "vie un peu dingue" qui a fini par causer sa perte, mais qui lui laisse l'image d'une icone éternelle, que rien ne viendra jamais lui enlever.