Patrick Balkany a été condamné vendredi 13 septembre 2019 à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale par le tribunal de Paris, et son épouse Isabelle à trois ans. Tous deux ont également écopé d'une peine d'inéligibilité de dix ans, le maximum légal. Suite à l'annonce du verdict, Me Eric Dupond-Moretti, l'avocat du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a fait savoir qu'il faisait appel.
Mais contrairement à son épouse, dont l'état de santé est jugé incompatible avec une incarcération (elle a fait une tentative de suicide au printemps dernier), Patrick Balkany a été placé en détention. Le mandat de dépôt est "une humiliation totalement inutile, et pour nous insupportable. Je pense qu'on s'est payé Balkany aujourd'hui.", a déclaré Eric Dupond-Moretti devant la presse après l'énoncé du jugement.
Patrick Balkany est arrivé vers 14h45 à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré. Placé dans une voiture banalisée, escortée de trois policiers, l'homme politique de 71 ans a été placé en détention dans un quartier pour personnes vulnérables, qui n'est toutefois pas un quartier spécifique pour "VIP", a déclaré une source proche du dossier à l'AFP.
Anéantie à la sortie du tribunal, soutenue par son fils Alexandre, Isabelle Balkany a accordé un entretien à la journaliste Ruth Elkrief, diffusé à 19 heures sur BFMTV. "Je suis évidemment bouleversée, meurtrie, triste et inquiète pour l'homme que j'aime depuis quarante-trois ans. Parce que je suis fière de lui, fière de ce qu'il a accompli et de ce qu'il accomplira", a confié la femme fragile de 71 ans à Ruth Elkrief. Isabelle Balkany a ajouté ne pas comprendre pourquoi les peines ont été aussi lourdes à leur encontre : "Nous avons toujours assumé, mais encore faut-il que la sanction soit proportionnée à la faute. Je pensais, peut-être naïvement, que l'on plaçait sous mandat de dépôt quelqu'un qui représentait éventuellement un danger pour l'ordre public ou qui pourrait quitter la France subitement. Ce n'est évident pas le cas."
Lors d'un point-presse organisé à Levallois-Perret, Isabelle Balkany a jugé l'incarcération "en plus totalement inadaptée" à l'état de santé de son mari qui connaît, selon elle, "un pépin de santé qui s'est déclaré au mois d'août" et "souffre énormément". "Par dignité, il n'a pas voulu en parler avant le jugement", a-t-elle poursuivi. Elle a indiqué qu'elle était "à la mairie" et qu'elle "continue à travailler pour les Levalloisiens".
Isabelle Balkany a annoncé qu'elle serait la maire par intérim "puisque je suis suivante de liste, donc je mènerai le conseil municipal." En effet, du fait de l'appel immédiatement interjeté par les avocats des époux Balkany, la peine d'inéligibilité la première adjointe à la mairie de Levallois-Perret ne sera pas effective. L'article 2122-17 du code général des collectivités territoriales précise qu"en cas d'absence, de suspension, de révocation ou de tout autre empêchement, le maire est provisoirement remplacé, dans la plénitude de ses fonctions, par un adjoint, dans l'ordre des nominations".