Show must go on... Décédé le 5 mars 2013 d'une crise cardiaque, survenue à l'âge de 58 ans, William Moody, connu et adoré des adeptes de catch sous les traits blafards du manager-croque-mort Paul Bearer, a eu droit quelques jours plus tard à un vibrant hommage de la WWE (World Wrestling Entertainment), lors de la soirée Raw du 11 mars (diffusée il y a peu en France sur la TNT).
Touchant, à ceci près que la WWE, habituée à jouer avec la frontière entre réalité et fiction en incorporant à ses scénarios des faits de la vie réelle de ses stars, a jugé bon de faire intervenir le vilain et iconoclaste CM Punk en plein milieu du tribute. Lequel s'empara de l'urne funéraire, source de pouvoir et accessoire iconique de Paul Bearer, alors que l'Undertaker, macabre mastodonte dont Bearer fut le manager et le partenaire décisif, et censé être le seul à pouvoir jouir des propriétés de l'urne, se recueillait à la mémoire de celui qui lui permit d'avoir la carrière de premier plan qui est la sienne.
Avec sa voix criarde, son "oooohhh yyyes" culte et son personnage lugubre indissociable du géant chapeauté et souvent pris à partie par ses adversaires, Paul Bearer était une pièce phare du decorum de la WWE, organisation qu'il avait rejointe en 1990, du temps où c'était encore la WWF (World Wrestling Federation). A noter que son personnage de croque-mort "à la scène" était... sa profession à la ville : après la naissance de son premier enfant, Moody s'était retiré de ses activités dans le catch (un milieu dans lequel il a évolué dès son adolescence, en tant que photographe, avant de catcher durant son service militaire et de se faire un - premier - nom en tant que manager : Percy Pringle) pour passer un diplôme en sciences mortuaires et une formation d'embaumeur et entrepreneur de pompes funèbres.
L'affliction était d'autant plus forte, à l'annonce de sa mort prématurée, qu'elle aurait pu être évitée... Selon Michael Moody, l'un des deux fils nés de son mariage (en 1978) avec son épouse Dianna, décédée en janvier 2009 de complications liées à un cancer du sein, la cause du décès de Bill Moody mentionné sur le certificat est la tachycardie supraventriculaire, un problème d'accélération du rythme cardiaque... non mortel, à condition de suivre un traitement médical adéquat, relève TMZ.com. Encore faut-il se soigner, et Moody souffrait de ce trouble depuis un certain temps semble-t-il. Quelques jours avant de trépasser, le 2 mars, il avait confié souffrir de problèmes respiratoires à ses amis du Cauliflower Alley Club, inquiets de le voir avoir du mal à respirer et tousser durant leur réunion. L'intéressé avait alors affirmé avoir l'intention de se faire aider, et avait été opéré pour un caillot de sang. Par ailleurs, on peut raisonnablement penser que la corpulence de Moody et ses antécédents d'obésité morbide (il a pesé jusqu'à près de 240 kilos pour 1,78 mètre avant de subir en 2003 un pontage gastrique et de perdre pas loin d'une centaine de kilospar la suite) aura été un facteur aggravant.
Sa dernière apparition en tant que Paul Bearer dans la WWE remontait au printemps 2012 lors d'un épisode mettant en scène un affrontement entre son ancien protégé Kane et Randy Orton. L'un de ses fils, Daniel, a suivi ses traces et catche sur le circuit indépendant sous le nom de DJ Pringle.