S'il a participé avec bonheur à l'intronisation de Genesis au Rock and Roll Hall of Fame, la cérémonie devait tout de même avoir un goût amer pour Phil Collins, mythique batteur de la formation britannique qui connut parallèlement une brillante carrière solo. Et pour cause : âgé de 59 ans, Phil, qui s'est montré critique sur le spectre "nouveau" de l'institution américaine (laquelle a notamment intronisé également The Hollies, Abba et Jimmy Cliff), ne peut même plus tenir ses baguettes.
Alors qu'il met la dernière main (façon de parler) à un album composé d'une trentaine de reprises de la Motown qu'il veut strictement fidèles aux versions originales (sortie prévisionnelle en septembre 2010), Phil Collins évoquait il y a peu, auprès de Rolling Stone, les dommages nerveux causés dont il est affecté. "Mes vertèbres ont écrasé ma moëlle épinière à cause de ma position quand je joue. Cela vient d'années de pratique de la batterie. Je ne peux même plus tenir mes baguettes correctement sans souffrir", a-t-il expliqué.
"La première fois que j'ai pris les baguettes après mon opération des cervicales, elles ont filé à travers la pièce parce que je ne pouvais pas les saisir. Pour jouer, je dois scotcher les baguettes à mes mains. C'est comme porter une capote. C'est très étrange. Ça pollue vraiment votre style".
Les dommages nerveux qui affectent ses mains ne se bornent pas à la pratique de la musique : "Je ne peux pas relâcher ma cuillère ou mon couteau quand je mange. Je ne peux pas ouvrir la portière d'une voiture... Il y a un paquet de choses que je ne peux pas faire. Je dois subir une opération très bientôt, et il y a des chances que cela s'arrange avec le temps."
Quoi qu'il en soit, une éventuelle reformation de Genesis semble bien imporbable, entre l'agenda personnelle du leader Peter Gabriel, embarqué dans une formidable tournée mondiale avec son album de reprises symphoniques de standards du rock (Scratch my back), et la condition de Phil Collins, qui déclare lucidement : "Mes mains sont dans un état si désastreux que ça exclut toute possibilité. Il y a trois ans, je ne savais pas que je me trouverais dans cette situation, et dans trois ans, je ne sais pas où j'en serai".