Controversé dans son propre camp, évidemment en conflit avec le camp adverse, Pierre Bergé vit "depuis quelque temps sous protection policière" en raison de "menaces" formulées à l'encontre de l'ancien compagnon d'Yves Saint Laurent, a confirmé vendredi à l'AFP la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent.
L'intéressé, pris pour cible en raison de ses prises de positions sur le mariage homosexuel, a précisé qu'il n'avait pas demandé cette protection, assurée par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP) de la Police nationale, mais qu'elle lui avait été proposée.
Protagoniste très médiatique des débats du mariage pour tous, réussissant à la fois à rassembler (il avait notamment organisé à Paris fin janvier une soirée réunissant des dirigeants politiques et personnalités diverses en faveur du mariage pour tous) et à diviser (certaines de ses prises de positions, par exemple sur les mères porteuses, n'ont pas fait l'unanimité), Pierre Bergé, 82 ans, est évidemment en première ligne. Défenseur de longue date de la cause homosexuelle, l'actuel président du Conseil de surveillance du Monde, quotidien dont il avait déploré le choix de publier dans ses pages une publicité des opposants au mariage homosexuel qui s'adressait aux sénateurs pour leur demander de rejeter le texte, a multiplié les prises de parole tant dans les médias que sur les réseaux sociaux.
L'ancien patron de Têtu et président du Sidaction a d'ailleurs fait l'objet d'une plainte pour "incitation à commettre un acte de terrorisme" déposée en mars dernier par les membres de La Manif pour Tous, rassemblant les opposants au mariage gay, quelques jours après qu'il relaya sur Twitter le message "Vous me direz, si une bombe explose le 24 mars sur les Champs à cause de #laManifPourTous, c'est pas moi qui vais pleurer", rapidement supprimé après sa publication.