"Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", un documentaire qui fait grand bruit. Marie Portolano, longtemps journaliste du Canal Football Club, dénonce, avec les témoignages de nombreuses femmes du milieu, le sexisme ambiant dont les femmes sont les victimes. À l'antenne de Canal+, dans son documentaire, elle raconte notamment le jour où elle aurait été prise pour cible par Pierre Ménès. Une scène coupée d'après la rédaction des Jours, tout comme la réaction du chroniqueur sportif...
Dimanche 21 mars 2021, à 18 heures, Canal+ a diffusé le documentaire de Marie Portolano. Mais pas dans son intégralité, comme le révèlent nos confrères. Le passage où la journaliste de 35 ans raconte avoir été victime d'une agression sexuelle de la part de Pierre Ménès n'apparaît pas. Disparu, comme par enchantement. En réalité, la chaîne explique avoir finalement choisi de ne donner la parole qu'aux femmes dans ce documentaire, pour plus d'impact. Une version mise à mal par les informations de la rédaction des Jours. Il faut dire qu'en plus de la coupure de cette scène, celle où la journaliste Isabelle Moreau est embrassée contre son gré par Pierre Ménès en plateau a également sauté au montage...
Pour Marie Portolano, c'était en 2016, hors antenne mais avec un public bien présent. Pierre Ménès aurait soulevé la jupe de sa collègue qui portait un string avant de lui empoigner le postérieur. La journaliste se retrouve alors les fesses à l'air devant les spectateurs du Canal Football Club et surprise par le geste déplacé de son camarade : elle lui colle un pain ! Plus de quatre ans après les faits, elle confronte Pierre Ménès dans son documentaire. Et, avant la suppression de la séquence, bon nombre de salariés de Canal+ ont vu la discussion. D'après le site des Jours, le chroniqueur sportif aurait dit ne pas se souvenir de ce moment, "puis ne pas comprendre pourquoi elle s'est sentie humiliée". Pour lui, il ne s'agissait là que d'humour. "Ne plus pouvoir rigoler avec une femme, c'est ça le sexisme", aurait-il ajouté.
Contacté par la rédaction des Jours avant publication de son article, Pierre Ménès a répondu sans langue de bois. "Moi, je n'ai rien à dire, je suis aux ordres de ma direction. Moi, si ma direction n'a rien à dire, je n'ai rien à dire non plus. Surtout si c'est pour m'accuser de conneries et de merde. Si votre papier c'est pour dire de la merde et relayer des conneries, ça ne m'intéresse pas", a-t-il déclaré. Les premières phrases de sa réponse rejoignent une information du Parisien qui indique que l'amoureux de Mélissa Acosta n'aurait en aucun cas demandé à être coupé au montage du documentaire. Nos confrères rapportent que la décision viendrait de Canal+ qui, selon plusieurs sources en interne, souhaiterait protéger Pierre Ménès, grande gueule aux interventions très suivies au Canal Football Club.
De son côté, Marie Portolano, qui quitte la chaîne pour M6, a réagi sur Twitter. "L'essentiel c'est la parole des femmes qui a été intégralement respectée par @canalplus. S'il vous plaît ne l'oubliez pas. Bises à tous et à TOUT LE MONDE", lance-t-elle avec deux émoticônes, un coeur rouge et un bonhomme mort de rire. Ce dernier en dit long sur l'état d'esprit de la journaliste, loin d'être dupe, qui préfère s'amuser de la situation...