Le 25 février dernier, la série Plus belle la vie (France 3) mettait en scène un viol conjugal. Un sujet délicat qui a été à l'origine d'un terrible bad buzz. Le patron des scénaristes réagit dans Le Parisien.
L'affaire a fait grand bruit lorsque le lendemain de la diffusion de l'épisode, le compte Twitter officiel de la série a posté un sondage à propos de cette fameuse scène. Il s'agissait de demander leur avis aux fans de la série : "Qu'avez-vous pensé de la scène de viol conjugal diffusée hier soir ? A. J'ai été horrifié(e). B. Coralie l'a cherché. C. Ce n'est pas un viol."
Après les excuses de la chaîne, Olivier Szulzynger, qui supervise l'écriture de la série, confie : "Toute l'équipe est un peu triste. (...) C'est une connerie. L'un des trois community mannagers de PBLV [chargés d'animer des conversations autour de la série, NDLT] a voulu rendre compte de l'ambiguïté des représentations sur le viol conjugal. Mais il s'y est pris comme un éléphant dans un magasin de porcelaine." Et afin d'éviter un nouveau loupé, le scénariste estime qu'il "faudra modifier le système de validation de ces tweets".
La série avait déjà abordé des sujets délicats, comme la consommation de joints, un plan à trois ou la prise de poppers. Concernant l'idée d'évoquer le viol conjugal, Olivier Szulzynger explique qu'elle remonte à "près de deux ans" et "devait [à l'origine] mettre en scène un viol entre adolescents". Finalement, les scénaristes ont choisi de traiter le viol conjugal en collaboration avec le Collectif féministe contre le viol, afin de montrer que "les dégâts sont les mêmes lorsque le viol se produit au sein d'un couple", déclare Emmanuelle Piette, présidente du collectif. "Plus de 50% des viols suscitent, en plus des douleurs physiques, des syndromes dépressifs, des cas d'anorexie ou de boulimie et une perte d'estime de soi", ajoute Pascale Vion, présidente de la délégation aux droits des femmes du Conseil économique, social et environnemental.