Roi du paradoxe, empereur de l'extase : Prince, pour son deuxième concert estival officiel en France après son passage par le Main Square Special à Arras, a donné la quintescence de son art musico-orgasmique et de son extravagance aux frontières du réel.
"Un jogging pourrave comme tenue de ville, le Kid de Mineapolis déboule comme une cloche dans les coulisses du Nikaïa à Nice. Méconnaissable. Presque " normal " finalement. Il est 20 h", décrit lundi Nice-Matin, au lendemain de la venue du caïd groovy au Nikaïa. Et si le héros du jour était à l'heure, ce ne fut pas sans heurts, comme le narre de manière croustillante le quotidien azuréen : "Hier [samedi, NDLR], arrivé à Nice, il est pris d'une crise de panique aussitôt installé au Negresco. Les peintures murales de sa suite le mettent en fureur. Il hurle, au sens propre. Exige de quitter les lieux séance tenante. S'enferme plus d'une heure et demie dans sa limousine, garée sur la Prom, tant qu'on ne lui trouve pas un toit ailleurs. Il finira au Martinez à Cannes (...) Drôle de petit bonhomme. Un mix de Tatie Danielle et de Laurent Voulzy qui, hier, remet ça. Vire tout le monde des coulisses du Nikaïa, oblige les rares employés contraints de l'y côtoyer de baisser le regard s'ils devaient le croiser, s'enferme seul dans sa loge, n'en sort qu'à dix heures moins dix pour grimper sur scène, boude même les VIP."
A propos de VIP, après avoir régalé quelques célébrités lors de son concert secret au New Morning à Paris dans la semaine, on pouvait dimanche voir la panthère Naomi Campbell, à quelques jours de son témoignage clé dans le procès de l'ex-dictateur Charles Taylor, siroter un verre en compagnie de Christian Estrosi.
Au final, la maestria est à la hauteur de la paranoïa. Dans le sillage du 20ten qu'il vient de proposer gratuitement, il a emporté le public dans sa transe, le "druide tex averien" dont Nice-Matin a décortiqué la prestation avec flamme. En attendant, peut-être, de le voir prendre en main de 2011 à 2013 le Nice Jazz Festival, associé à son producteur Pascal Bernardin et à Emmanuel de Buretel (les trois hommes ont déposé une candidature), boss du label Because, par ailleurs chargé dimanche soir de remettre à Prince un disque d'or pour Lotusflow3r, son album paru l'an dernier.