A peine est-il rentré, avec son épouse Camilla Parker Bowles, de sa tournée en Océanie du 10 au 16 novembre en représentation de la reine Elizabeth II pour son jubilé de diamant, que le prince Charles fait les titres de la presse britannique. Il s'en serait sans doute bien passé, puisque c'est un feuilleton judiciaire qui lui vaut cette attention...
Les médias d'outre-Manche révèlent en effet qu'un certain Grant Harrold a négocié un arrangement à l'amiable avec les services de l'héritier au trône, qu'il poursuivait pour licenciement abusif après avoir été évincé en 2011 dans des conditions douteuses.
L'homme, qui officiait précédemment comme majordome au service du prince Charles dans sa fameuse ferme biologique de Highgrove, avait été congédié suite à son refus d'une mutation à Clarence House, résidence officielle à Londres du prince Charles et de la duchesse de Cornouailles. Mais Harrold Grant, employé aux références exemplaires, ne se plaignait pas seulement du licenciement : il a aussi témoigné avoir été victime de harcèlement avant son renvoi, pour le pousser à abandonner son emploi, payé 30 000 euros annuels.
"Traité comme un paria", qualifié de "dangereux" pour le prince et même "comparé au tueur Raoul Moat" : voilà en quels termes l'employé de maison de 34 ans, irréprochable en sept années passées au service du prince de Galles depuis sa prise de fonctions en 2004, a été malmené par un supérieur hiérarchique au sein de l'intendance du fils aîné de la reine, selon sa plainte déposée auprès des prud'hommes l'an dernier. Au point qu'un médecin a diagnostiqué chez lui un syndrome anxio-phobique de dépersonnalisation, dont résultait une propension à faire des crises de panique s'il passait trop de temps dans une grande ville. Ce qui a par la suite conduit son bourreau à le juger trop dangereux pour travailler au contact des membres de la famille royale.
Après le dépôt de la plainte, Clarence House avait affirmé que celle-ci n'aurait pas de succès et que l'employé en question s'était vu proposer un reclassement - à Clarence House justement. A Londres, donc, où Harrold ne pouvait pas travailler sans être sujet à ses accès de panique. Mais le Daily Mail indique à présent que le secrétariat du prince a fait machine arrière, a exprimé ses regrets pour le désagrément causé à son ancien employé, et l'a dédommagé. Le montant de la réparation est évidemment confidentiel. De toute évidence, Clarence House a préféré faire amende honorable et régler cette affaire en toute discrétion, pour ne pas risquer de subir une mauvaise publicité : la plainte d'Harrold Grant aurait fait écho à celle, déposée en 2004, d'une ancienne secrétaire, Elaine Day, qui avait attaqué en vain aux prud'hommes pour dénoncer un mode de fonctionnement "victorien" des services de personnel du prince Charles, où quiconque ne restait pas à sa place risquait des persécutions.
Harrold Grant, dont le représentant a depuis confirmé l'accord passé avant que le dossier n'arrive au tribunal, a tenu à souligner qu'il avait néanmoins la plus grande considération pour le prince Charles et la duchesse Camilla. Le prince Charles l'avait personnellement recruté, et il avait même été envisagé qu'Harrold soit le valet du prince William. L'intéressé a rappelé avec émotion combien ses années au service de la famille royale furent une expérience fantastique. Il a bien su en prendre son parti : aujourd'hui, il s'est reconverti dans le conseil... en étiquette. Quant au prince Charles, il dispose toujours de plus de 150 employés.