La monarchie britannique perd l'un de ses plus fantastiques... et incontrôlables serviteurs : à 96 ans, âge qu'il a atteint le 10 juin, le prince Philip a mis un terme mercredi 2 août 2017 à soixante-cinq années de bons et loyaux services, accomplissant une ultime mission qui porte à 22 220 le nombre total d'engagements en solo qu'il a honorés au cours de sa carrière royal - assortis de 5 496 allocutions. Chapeau bas.
Pour sa toute dernière contribution à la vie officielle de la couronne, le duc d'Edimbourg, ce roc sur lequel la reine Elizabeth II a tant pu se reposer tout au long de leurs 70 années de mariage (le 20 novembre 2017 sera la date de ces noces de platine), n'a pas eu de grand déplacement à faire : c'est dans la cour avant du palais de Buckingham que le prince consort est apparu pour assister à une parade militaire, la Captain General's Parade, marquant la clôture du 1664 Global Challenge, une opération caritative qui s'est déroulée sur plusieurs mois au profit de l'association des Royal Marines, dont le prince est le capitaine général depuis 64 ans.
Après salut, hymne national et rencontre avec vétérans, cadets et personnels, le duc d'Edimbourg s'est vu remettre le témoin du relais du 1664 Global Challenge, puis la cérémonie s'est achevée au son d'un triple ban en son honneur et la fanfare a joué He's a Jolly Good Fellow (C'est un bon camarade).
Lors de l'annonce de la retraite du prince Philip, le palais avait annoncé par voie de communiqué : "Par la suite, le duc n'acceptera plus d'autres invitations à des visites ou des engagements, mais il pourra toujours décider d'assister de temps à autre à certains événements publics."
Réputé pour son humour grinçant et ses sorties parfois plus que limites, il a en tout cas soigné sa sortie en faisant rire une dernière fois son public : "Vous devriez tous vous faire enfermer !", a-t-il jovialement plaisanté à propos des efforts insensés déployés par les participants du Challenge.
Les remarques et le comportement du prince Philip n'ont toutefois pas toujours prêté à rire. Mais ses gaffes, ses humeurs et ses blagues pas toujours raisonnables ont contribué à en faire un personnage clé de la monarchie britannique.