Admiré pour son opiniâtreté au côté de son épouse la reine Elizabeth II, avec qui il a passé quatre heures debout dans le froid et la pluie sur la Tamise, dimanche dernier, pour la parade fluviale du jubilé de diamant, le prince Philip a inquiété ses sujets, hospitalisé en urgence lundi 4 juin en raison d'une infection de la vessie. Mais, heureux dénouement, le duc d'Edimbourg pourra bien célébrer son 91 anniversaire dimanche 10 juin en famille, vraisemblablement à Windsor, tandis que les canons des artilleurs de la Troupe du roi tirera le salut annuel en l'honneur de son B-Day : il est sorti samedi de l'hôpital Edward VII, où il avait été admis à titre de "précaution" au plus fort du "central week-end" du jubilé de diamant, à quelques heures du concert événement organisé à Buckingham Palace et où la foule, à l'appel touchant du prince Charles, a chaleureusement scandé son nom devant son fauteuil resté vide dans l'espoir qu'il entende depuis son lit d'hôpital. Un moment très émouvant pour la reine.
S'il s'était dit très déçu de ne pouvoir prendre part au reste des festivités du jubilé de diamant (qu'il a suivies à la télévision), lui, l'infaillible soutien de la souveraine en 64 ans de mariage, il n'aura pas à endurer la frustration d'un anniversaire à l'hôpital, après avoir dû déjà faire une croix, en décembre dernier, sur le traditionnel Noël en famille à Sandringham, hospitalisé là encore en urgence pour subir une angioplastie coronarienne et la pose d'un stent (23-27 décembre). Alors que les dernières informations de la presse anglaise laissaient penser vendredi que le duc d'Edimbourg resterait hospitalisé tout le week-end, il a quitté tranquillement l'hôpital Edward VII, où ses proches s'étaient relayés à son chevet, souriant et hochant la tête en réponse aux journalistes qui lui demandaient en criant, de loin, s'il allait mieux.
Vêtu d'une veste beige et d'une cravate rose, il a remercié et serré la main de membres du personnel de cet établissement où il a reçu pendant cinq jours un traitement antibiotique pour soigner une infection urinaire. Il est ensuite parti à bord d'un Land Rover Discovery, escorté par la police.
"Continuer seule le jubilé a dû être assez éprouvant pour Elizabeth II : il est son rocher et elle est le sien"
Le soulagement doit être de mise du côté de Sa gracieuse Majesté, peu habituée à être privée de son plus fidèle partenaire et à qui la presse anglaise a prêté des larmes de détresse, la voyant s'essuyer les yeux, prostrée, lors de la messe en son honneur célébrée mardi 5 juin en la cathédrale Saint Paul... "Elle tient le coup, mais on voit bien qu'il lui manque", avait confié à son sujet l'un de ses fils, le prince Edward, après une visite à son père à l'hôpital, tout comme le prince Andrew et les princes William et Harry.
La suite des événements demeure toutefois incertaine, soumise à l'état de forme du prince consort, qui doit poursuivre sa convalescence à domicile. En théorie, il doit suivre la reine Elizabeth II dans leur fief du Norfolk, à Sandringham, pour une garden party que la monarque y organise, toujours dans le cadre de son jubilé de diamant. Il est ensuite censé l'accompagner pour une visite officielle dans les East Midlands, toujours dans le cadre de la célébration de ses 60 ans de règne, avant un dîner à Buckingham vendredi.
La princesse Eugenie d'York, fille du prince Andrew et petite-fille d'Elizabeth II et du duc d'Edimbourg, a rendu grâce à ce couple authentiquement majestueux, dans une rare interview accordée cette semaine à Sky News : "A voir papy et mamy debout pendant quatre heures, ensemble, ils avaient l'air invincible. C'est le couple le plus incroyablement complémentaire que je connaisse. Hélas, il s'est senti mal et continuer seule a dû être assez éprouvant pour mamy, car je crois qu'il est son rocher et qu'elle est le sien."
Bien qu'il ait annoncé en juin 2011, confirmant implicitement sa condition déclinante, sa volonté de réduire ses activités officielles, estimant à bon droit avoir fait sa part, le prince Philip, véritable pilier et figure patriarcale de la monarchie britannique, avait scrupuleusement assisté son épouse la reine dans les événements et déplacements de son jubilé de diamant, y compris après son hospitalisation en décembre 2011.
G.J.