Pour la princesse Theodora de Grèce et de Danemark, le rêve américain prend forme. Partie outre-Atlantique chercher la gloire en abandonnant une vie facile, fascinée par les paillettes d'Hollywood, la fille de l'ancien roi Constantin II de Grèce et de la reine Anne-Marie touche au but, désormais introduite dans le monde du cinéma. Après avoir mis le pied à l'étrier en décrochant en 2011 un rôle dans le soap opéra culte Amour, Gloire et Beauté (The Bold and The Beautiful), la jeune femme de 29 ans a pu ajouter depuis à son CV artistique trois films et un documentaire.
Cet exil-là, elle l'a choisi, et il lui sourit. Née à Londres, où le couple royal grec a élu domicile dans son exil après sa destitution lors de la dictature des colonels en 1967, la filleule de la reine Elizabeth II d'Angleterre et nièce de la reine très artiste Margrethe II de Danemark, certaine de vouloir devenir actrice depuis l'âge de 11 ans, n'a guère eu de scrupules à s'envoler au début des années 2000, avec la bénédiction de ses parents, pour chasser ses rêves de grandeur sous le pseudo de Theodora Greece : diplômée d'art dramatique de la prestigieuse université de Brown (Rhode Island) en 2006, où elle avait présenté un monologue inspiré par le retour d'exil en Grèce, très émouvant, lorsqu'elle avait 10 ans, puis formée au jeu d'acteur au Central Saint Martins College of Art and Design, la princesse Theodora s'est installée à Los Angeles en 2010, comme l'avait annoncé officiellement sa mère l'ancienne reine Anne-Marie. Bien décidée à passer rapidement du statut de wannabe à celui d'étoile montante dans les cieux encombrés et incertains d'Hollywood.
"A Londres, la qualité du cinéma est impressionnante, mais pour y entrer, comme moi, en venant du bas, c'est mission impossible. C'est comme une société secrète où un mot de passe est nécessaire pour entrer. Ici [à Los Angeles], tout le monde a sa chance", expliquait-elle en janvier à Yo Dona. "Ici, j'ai reçu en tant qu'actrice plus de projets en l'espace de deux semaines qu'en six mois à Londres", s'enthousiasmait-elle récemment dans la revue Hola! La princesse, qui - elle n'en démord pas - veut qu'on la "considère sérieusement comme une véritable actrice" et non comme une VIP de sang bleu.
Après de premières apparitions (dans un film intitulé The Lightkeepers en 2009, et dans une série baptisée Sroloc en 2010), la princesse Theodora s'est révélée au public du petit écran avec un rôle en vue dans Amour, Gloire et Beauté (depuis sa création en 1987 : 25 saisons, plus de 6 200 épisodes, 31 Daytime Emmy Awards, une audience au sommet) : le temps de neuf épisodes, elle incarnait dans le soap au long cours l'assistante personnelle de Bill Spencer, méchant joué par le séduisant Don Diamant (l'ancien et fameux Brad Carlton des Feux de l'amour), lui servant d'espionne dans la rivalité opposant les maisons de mode Marone et Forrester.
Sa carrière naissante est désormais lancée. En 2011-2012, outre un documentaire (Nevan Saunders' Quest for Fame: A Documentary by Kip Griffen), elle a participé à trois films (actuellement en post-production) : Where Did You Sleep Last Night, au casting duquel on peut trouver également la socialite Lydia Hearst, The Big Valley (un western suivant en 1876 le retour de l'héritier d'un propriétaire assassiné sur ses terres, avec Sara Paxton, Richard Dreyfuss, Jessica Lange, Aidan Queen, et Lee Majors, qui jouait dans la série éponyme dont le film est adapté), et Little Boy (avec Sean Astin et Emily Watson). A propos de ses débuts, dans un thriller mettant en scène cinq étudiants devant démêler ce qui est réel de ce qui ne l'est pas dans les événements qui se produisent, elle se souvient : "J'étais très émue. Tout a été si rapide. Un jour, je lisais le scénario, et le lendemain, j'étais sur le plateau de tournage !"
Reste désormais à s'illustrer dans des productions plus aptes à traverser l'Atlantique dans l'autre sens. Pour cela, pas de miracle, mais des efforts et de la réactivité : trois cours de théâtre par semaine, travail de scènes avec ses camarades ("sa seconde famille", qui l'a accueillie et lui a permis de ne pas rester seule à son arrivée en Californie), leçons théoriques et face à la caméra ("c'est comme un muscle, il faut s'exercer pour rester compétitive"), recherche de castings, "si c'est un jour de chance une audition, sinon une promenade en montagne". Voilà le quotidien qu'elle a décrit en janvier à Yo Dona.
Epanouie, Theodora n'oublie pas que ses parents la soutiennent inconditionnellement : "Mes parents, comme tous, ne veulent que le bonheur de leurs enfants. Ils m'ont toujours soutenue. Quand j'étais au collège ou à l'université, mon père était du genre à toujours, toujours, toujours venir me voir lorsque je jouais dans une pièce. Depuis, il a toujours été ultra-enthousiaste. J'ai un lien vraiment très spécial avec mon père. Il me demande en blaguant si j'ai tout ce qu'il faut, comme la première fois que j'ai été en internat et qu'il m'a demandé : 'Tu veux que j'emménage dans la maison à côté ?' 'Non merci, papa, ça va aller !'." La famille, son "plus grand trésor". C'est "tout ce qui compte", confie celle qui a les larmes aux yeux lorsqu'on évoque la mort de sa grand-mère, la reine Ingrid de Suède, seule de ses grands-parents qu'elle ait connu.
De très beau portraits, ambiance shooting mode, de la princesse Theodora sont visibles sur un forum espagnol consacré à la famille royale grecque (foroloco).