Ibrahimovic qui marque, Beckham qui pleure, leurs coéquipiers les cheveux teints aux couleurs du club, le PSG qui exulte : pour son - probable - dernier match au Parc des Princes de cette saison historique, à une journée de la fin du championnat, le nouveau champion de France a fait en sorte que tout soit parfait.
Moins d'une semaine après la fête contrariée au Trocadéro, les Parisiens, victorieux 3-1, n'ont pas laissé les visiteurs brestois gâcher quoi que ce soit, samedi soir (18 mai 2013). Dans son antre le PSG devait célébrer son triomphe, et a commencé sur le terrain, en 90 minutes (ou même en 45, puisque les locaux menaient 3-0 à la mi-temps) : une ouverture du score précoce (5e minute) par Zlatan Ibrahimovic, un somptueux coup-franc du même Zlatan, la dernière passe décisive de sa carrière pour David Beckham, qui a annoncé cette semaine qu'il prenait sa retraite et gratifié spécialement du brassard de capitaine... La rencontre a même semblé s'achever prématurément, à la 83e minute, au moment de la sortie du Spice Boy : arrivé en janvier au PSG, Becks, malgré les "Stay, David" tombant en cascades des travées, s'en est allé comme s'il était au club depuis toujours (alors qu'il n'a joué que 460 minutes), dans l'émotion générale, après moult accolades avec ses coéquipiers. Pleurant à chaudes larmes, presque inconsolable. C'était vraisemblablement son ultime match, ce qu'il a d'ailleurs confirmé en zone mixte, avant de se raviser en précisant "il reste un match, on verra". Becks voulait tirer sa révérence à Paris, et même Carlo Ancelotti, qui lui a confié le brassard de capitaine pour son jubilé, a réussi à trouver un argument de poids pour préparer son forfait à Lorient la semaine prochaine pour le dernier match de la saison : "Ce n'est pas sûr qu'il ne joue pas mais c'est un peu compliqué de le faire jouer sur un terrain synthétique. Le synthétique, c'est dur pour un joueur de 38 ans."
Une sortie bien plus soignée que son récent carton rouge à Evian, et une ovation totalement incroyable pour le milieu de terrain de 38 ans, dont 22 sur les rectangles verts. Ce n'était encore qu'un début.
En tribunes, où on aperçoit notamment le fidèle Nicolas Sarkozy au côté de Leonardo, Victoria Beckham avait une fois de plus fait le déplacement avec leurs quatre enfants, Romeo, Brooklyn, Cruz et Harper : pas question de ne pas assister au chant du cygne de David, qui raccroche idéalement sur un dernier titre, et dans un quatrième championnat (performance inédite).
Au coup de sifflet final, une explosion de joie. Une euphorie débordante, mais sans débordement, cette fois. Tout le PSG est en fête, mais David Beckham a droit à un traitement de faveur de la part de ses partenaires, comme s'il avait été le meneur du vestiaire depuis des années : porté en triomphe et propulsé dans les airs, l'Anglais, très ému, savoure. Ses trois garçons, Brooklyn, Romeo et Cruz, qui avaient pris leurs petites habitudes au Bristol et au Camp des Loges, le rejoignent sur la pelouse pour poser, drapés dans un drapeau du PSG, avec l'Hexagoal, le trophée du champion, que le benjamin de la fratrie sert fort, pas peu fier. "C'est un rêve pour tout joueur et pour moi de terminer une carrière devant un tel public et avec des joueurs de ce calibre, s'est ému David Beckham à la fin de cette soirée intense. Il y avait mes amis, ma famille, c'était une soirée spéciale pour eux. Le public et les joueurs se sont comportés avec moi comme si j'étais là depuis 10 ans. J'ai essayé de contenir mon émotion mais les 25 dernières minutes ont été dures à vivre."
Carlo Ancelotti, qui ne saura que la semaine prochaine de quoi son avenir sera fait, a résumé à merveille cette célébration qui n'était peut-être pas tant celle du premier titre de champion du PSG en 19 ans que celle de l'adieu à David, "un grand professionnel qui a donné une belle image du football" : "Beckham aura un beau souvenir de cette soirée." Paris aussi.