De retour avec un neuvième album studio, le groupe culte Radiohead a offert lundi à ses fans un concert – première de deux dates au Zénith de Paris – mémorable. Sur scène pendant plus de deux heures, le leader du groupe Thom Yorke et ses acolytes ont fait voyager les 5 000 âmes d'une salle pleine à craquer...
Venu présenter A Moon Shaped Pool, son dernier album acclamé par la critique, Radiohead a largement défendu son nouvel effort, jouant pas moins de 10 des 11 titres le composant. De celui-ci, on retiendra Burn The Witch, titre redoutablement efficace d'autant plus lorsqu'il est servi en guise de mise en bouche, mais aussi Identikit qui vaudra à un Thom Yorke désinhibé quelques pas de danse frénétiques. Comme un symbole, la ballade True Love Waits fut également jouée. Un moment d'émotion forcément particulier pour les fans lorsque Thom Yorke a livré cette ballade émouvante au piano, puisque ce morceau existe depuis 1995 et a été joué plusieurs fois sur scène sans avoir jamais été intégré à un album studio. Il a fallu attendre A Moon Shaped Pool pour voir cette précieuse composition, peut-être le symbole d'un au revoir pour certains aficionados du groupe, apparaître en bouquet final de ce dernier album. Quant à la scène, le titre n'avait plus été entendu depuis plus de dix ans.
Mais ce n'est pas le seul moment unique auquel les chanceux Parisiens, y compris Patrick Bruel et ses deux garçons Léon et Oscar, ont assisté au Zénith. Entre leurs dernières créations, les Anglais ont revisité leur musicographie, servant des titres aussi différents que le jouissif My Iron Lung, l'électronique The Gloaming ou Everything In Its Right Place, mais également des tubes intemporels qui se faisaient plus rares, à l'instar de No Surprises et de leur tout premier hit, Creep (deuxième morceau de leur premier album, Pablo Honey, sorti en 1993). Deux morceaux qui n'avaient pas été joués depuis 2009 et qui ont littéralement transporté le public, notamment Creep que personne n'attendait plus depuis que Thom Yorke avait clamé détester ce morceau composé lorsqu'il était adolescent et amoureux d'une fille venant d'un milieu plus aisé que le sien. Ne faisant qu'un avec son public sur Creep, Radiohead a comblé et atteint un climax absolument jubilatoire, avant de parfaire le spectacle et une soirée idéale avec Pyramid Song.
Christopher Ramoné