Habituellement, la recette porte ses fruits : entre Wimbledon début juillet et un mois d'août toujours intense du Rogers Masters à l'US Open, Rafael Nadal a pris la saine habitude de se ressourcer avec sa belle Francisca 'Xisca' Perello et une bande d'amis sur les côtes de son île natale, Majorque. Et, les batteries ainsi rechargées, le guerrier espagnol revient plus fort que jamais pour faire valoir sa suprématie dans le monde de la petite balle jaune.
Mais cette année, sa rentrée, avec le dossard de numéro deux mondial derrière Novak Djokovic depuis le 2 juillet, est un flop. Au Rogers Masters (dit Rogers Cup là-bas) disputé à Montréal, il avait en 2010 atteint les demi-finales, battu par le tenant du titre d'alors Andy Murray, qui allait ensuite triompher de Roger Federer pour conserver sa couronne. En 2011, un petit tour et puis s'en va. Rafael Nadal s'est en effet incliné dès le deuxième tour de cet Open du Canada, un des grands rendez-vous de la saison, qu'il avait remporté en 2005 et 2008.
Il faut d'ailleurs remonter à 2008 et au Masters de Rome, où il avait été également éliminé au second tour par Juan Carlos Ferrero (sa seconde défaite en 105 rencontres sur terre battue, à l'époque), pour retrouver la dernière contre-performance similaire de Nadal, qui a disputé 29 finales de Masters dans sa carrière, pour 19 titres.
A Montréal, Nadal, diminué par une infection nasale, a plié mercredi soir en trois manches contre Ivan Dodig, incapable de prendre l'ascendant lors de deux tie-breaks après avoir facilement dominé le premier set (1-6, 7-6, 7-6). Un étrange passage à vide... "Ce n'est pas la première fois de ma carrière que je perds un match après l'avoir mené, cela m'est déjà arrivé et ce ne sera pas la dernière fois (...) Je n'ai pas bien négocié les moments importants du match, a-t-il analysé. Je n'ai repris le tennis qu'il y a dix jours, je suis tombé sur un adversaire très agressif qui ne semblait pas ressentir la pression dans les moments chauds et j'ai eu un peu de malchance en fin de match...", a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre, tandis que son adversaire croate, 41e mondial, titré à Zagreb cette année, savoure la "plus grande victoire de sa carrière".
Rafael Nadal a-t-il un peu trop décompressé dans les Baléares ? Il va falloir rapidement retrouver le rythme pour espérer reconquérir le trophée de l'US Open...
Il n'est toutefois pas le seul à subir une cruelle désillusion : double tenant du titre, l'Ecossais Andy Murray a connu un jour sans contre le Sud-Africain Kevin Anderson, éliminé d'entrée en à peine plus d'une heure de jeu (6-3, 6-1). Ça passe en revanche pour Djokovic face à Davydenko, Federer face à Pospisil, pour Tsonga face à Tomic (le Français retrouvera Federer au tour suivant...), pour Monfils et Gasquet également.