

"Quand on débat, quand on échange sur un sujet, on doit créer les conditions de l'amitié, c'est-à-dire : on doit accorder à l'autre le crédit de ses arguments. Si on ne respecte pas l'autre au moment où on lui parle, si on ne considère pas que l'autre peut avoir raison, alors il n'y a plus échange d'idées, il y a lutte pour le pouvoir. Moi, comme Léo Ferré me l'a toujours appris car c'était mon maître, je dis que le pouvoir c'est de la merde". Ça, c'était du Lalanne des grands clashes façon 2009.
"Tu m'as gonflé, j'aime pas le ton, je ne suis pas un crétin. Tu ne vas pas m'emmerder. Un peu d'ironie, ça va, mais trop, c'est trop. Tu m'emmerdes, fais chier. Je t'emmerde toi et ta radio"." Ça, c'est du Lalanne cuvée 2010.
Eh oui, Francis Lalanne se bonifie avec l'âge, à tel point qu'on finit par prendre conscience qu'un seul pugilat médiatique l'impliquant par an, c'est trop peu. En 2009, c'était sur le plateau de Laurent Ruquier, pour un carnage bilatéral en règle avec les fines lames maison (les zatroces ZEric), et le poète-poète insane in his brain, avait pesté : "Je ne suis pas venu me faire injurier par un crétin qui ne sait pas ce que c'est que la poésie".
Ce 22 février 2010, toujours plus diva sur ses grands chevaux que hussard sur le toit malgré les cuissardes, c'est dans le studio de la matinale de Ouï FM animée par Johann Roques que Francis le Fabuleux (l'AOC que lui a octroyée Jean-Marie Bigard, spectateur du clash chez Ruquier) a fait des siennes, pourfendant la médiocrité humaine - selon lui, puis claquant la porte après avoir balancé son casque. Na.
Cette fois, pas même le temps d'aborder l'objet de la promo (encore son recueil poétique ?). Il aura suffi d'une digression politique (rien de bien scandaleux, en théorie, pour celui qui n'a pas hésité à se présenter aux européennes sur la liste apolitique Alliance écologique) pour envenimer les débats : désireux de faire un audit des comptes de l'Elysée pour rendre service à la France, Francis Lalanne s'emporte tout seul. Révolté par l'ironie qu'il soupçonne chez son interlocuteur (et le fait qu'il remette en question sa vision des choses), le chanteur s'emballe. A noter dans vos calepins : la définition du "clivage partisan" exposée avec calme et pédagogie, vers la fin de "l'entretien" que nous vous proposons de voir ci-dessus !