Tout est allé très vite pour Thomas Sotto il y a quelques mois. Dans la discrétion la plus totale, le journaliste de 51 ans a orchestré son départ du groupe France Télévisions. Un groupe pour lequel il travaillait depuis pourtant 2017. A l'époque, il hérite de la présentation de Complément d'enquête sur France 2 et devient dans la foulée le joker de Laurent Delahousse pour les journaux de 20 heures du week-end. Sur cette même chaîne, Thomas Sotto a également incarné les programmes L'émission politique et Vous avez la parole. Enfin, en 2021, il est devenu la figure de Télématin au côté de Julia Vignali. L'homme de télé y cumulait deux casquettes : coprésentateur mais aussi directeur éditorial.
Un dernier rôle qui lui a valu de se retrouver dans la tourmente. En effet, début juillet 2024, Thomas Sotto est au coeur d'une polémique, la faute aux témoignages de plusieurs collaborateurs de la matinale. Via le magazine Télérama, ils ont pointé du doigt son attitude en coulisses et il a été révélé qu'au moins huit journalistes s'étaient succédés à la programmation de l'émission depuis son arrivée. "Je venais avec la boule au ventre. J'ai songé à changer de métier...", se souvenait une source anonyme. Un autre racontait : "On cale un invité, que le rédacteur en chef valide, mais derrière, on annule à la demande de Thomas Sotto. Il y a de sa part de l'irrespect, des colères froides, il dénigre le travail". Une ex-employée de Télématin n'avait pas eu de mots moins accablants à l'égard de l'animateur. "Je n'ai jamais vu un animateur dont tout le monde avait aussi peur. J'ai passé des dimanches d'horreur où il annulait l'invité en disant 'je veux autre chose', sans préciser quoi. J'ai très peu pleuré dans mes boulots mais chez eux oui, plusieurs fois", avait-elle confié.
Face à la situation, Thomas Sotto avait tenu à réagir, toujours dans les pages de Télérama. "Est-ce que je mets de la pression sur les équipes ? Oui, sans doute, parce que cela fait partie de mon boulot", avait-il reconnu, avouant même des "envies un peu trop sans limite, peut-être". Le papa de deux enfants assurait néanmoins avoir "corrigé le tir depuis deux ans." Ainsi, c'est "blessé" qu'il s'est retrouvé après avoir découvert ces accusations. "Télématin, c'est beaucoup de pression, de fatigue, et peut-être chez certains un sentiment d'injustice, car personne ne démérite. Oui je peux être exigeant, de bonne ou de mauvaise humeur. Je suis très franc, je dis les choses les yeux dans les yeux", avait-il conclu.
Pas de quoi stopper les commentaires sur le sujet pour autant. A tel point que France Télévisions était sorti du silence également, par le biais de Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et des programmes du groupe. Il s'exprimait sur ce climat particulier qui règnerait en coulisses dans Télérama : "Télématin, c'est une des émissions les plus dures du PAF, par son horaire décalé et sa spécificité. On a fait bouger beaucoup de choses ces dernières années pour la renouveler. L'équipe a beaucoup porté. Nous avons aussi fait des erreurs, j'ai eu l'occasion de les reconnaître à plusieurs reprises et nous n'avons peut-être pas suffisamment entendu les alertes." Plus encore, le dirigeant indiquait que ces plaintes avaient été entendues : "Nous prendrons les mesures nécessaires après avoir bien examiné les situations nouvelles. Notre exigence éditoriale ne nous exonère pas de responsabilités managériales."
Quelques semaines plus tard, un dénouement inattendu est survenu : Thomas Sotto a annoncé le 29 juillet qu'il ne serait pas de retour aux commandes de Télématin ni même au sein du groupe France Télévisions à la rentrée. A la place, il a choisi de rejoindre la matinale de RTL, où il a succédé à Yves Calvi. Il assurait toutefois auprès de l'AFP que son transfert n'avait aucun lien avec l'enquête de Télérama. Force est de constater en tout cas que son arrivée auprès d'Amandine Bégot n'a pas boosté les audiences puisque la station de radio a perdu sa deuxième place. Le dernier trimestre, c'est la première fois de son histoire qu'elle est passée sous la barre des 5 millions (- 307 000 auditeurs sur un an). Alors, les changements opérés à la rentrée sont-ils en cause ?