Son nom vous dit peut-être quelque chose, son visage moins. Pourtant, Renaud Hantson est une grande figure des comédies musicales françaises. Découvert par Michel Berger et Luc Plamondon en 1987, il est Ziggy puis Johnny Rockfort dans Starmania, devient le héros de la Légende de Jimmy en 1990 avant de rejoindre la troupe de Notre-Dame de Paris pour la seconde édition qui se produit de 1999 à 2000...
Outre les comédies musicales, Renaud Hantson est un brillant artiste solo. Son dernier album, Opéra Rock, démontre une fois de plus tout le talent de ce petit prodige de la musique qui à 16 ans à peine sortait du conservatoire avec le prix d'excellence de batterie.
Pourtant, tout n'a pas toujours été facile pour ce surdoué de la musique parfois incompris. L'artiste sortira prochainement un e-book sur la toxicomanie, une véritable mise en abyme pour cet homme âgé de 48 ans qui a pourtant toujours refusé de toucher à la cocaïne, "cette drogue qui a toujours circulé dans le show-biz", comme il l'explique au magazine France Dimanche.
Durant une décennie, Renaud Hantson va refuser d'y toucher, avant de sombrer dans la spirale infernale suite à un événement qui va le bouleverser : "En 1994, après la mort de Michel Berger, j'ai fait une fuite en avant. Michel était un père pour moi, dans la musique." Sur les conseils de sa maison de disques, il prend une année sabatique pour "revenir plus fort". Mais à son retour, le téléphone ne sonne plus... Le chanteur comprend alors qu'il "tombait dans les oubliettes (...) J'ai accepté pour la première fois de prendre de la cocaïne..."
Peu à peu, il tombe dans la dépendance au point de "dépenser l'équivalent de plusieurs maisons dans cette saloperie". Renaud Hantson devient un véritable accro, au point d'avoir "des hallucinations, des délires paranoïaques" et de tomber dans des comportements extrêmes : "Un jour, je suis sorti sur mon palier avec un couteau de cuisine à la main. D'autres fois, je chuchotais, persuadé que des esprits malveillants nous écoutaient..."
La descente aux enfers se poursuit, sans porte de sortie apparente. Il avoue que "jamais [il] n'aurai[t] pensé [se] retrouver à sniffer de la cocaïne en boîte de nuit sur des cuvettes de chiottes sales et dégoûtantes". Une addiction dont il n'est sorti que récemment, comme il le confesse à France Dimanche : "Depuis le mois d'août, je suis clean." La star revient sur ces 17 années de défonce, conscient d'avoir échappé au pire : "J'ai sans doute laissé de nombreux neurones dans la poudre. Ma cloison nasale a été très abîmée par un staphylocoque, cela s'entend encore quand je parle. J'aurais pu perdre ma voix cent fois !"
Heureusement pour ses fans, Renaud Hantson, 48 ans, a gardé sa voix et a pu sortir un nouvel album donc, Opéra Rock, actuellement dans les bacs. Avec son livre consacré à la drogue, écrit avec Laurent Karila, psychiatre spécialisé dans les dépendances avec qui il a travaillé, il espère ainsi sensibiliser les jeunes... et moins jeunes.