Jackpot pour Renaud. Début avril, le chanteur de 63 ans révélait au journal Le Parisien son intention de mettre en vente plusieurs lots d'art afin d'aider financièrement sa fille Lolita. "Je vais vendre 200 de mes 4 000 BD et quelques planches originales de Hergé. Je le fais pour aider ma fille, Lolita. Elle est séparée de Renan Luce et cela lui permettra de racheter la maison qu'elle partageait avec lui", déclarait-il. "Je ne suis pas un collectionneur. Je ne vends pas pour spéculer. Mes BD s'accumulent, prennent la poussière, se meurent doucement", justifie-t-il dans le catalogue Artcurial, la maison de ventes aux enchères.
Ce samedi 30 avril, les commissaires-priseurs en charge de cette prestigieuse vente ont ainsi procédé à la dispersion de ces nombreux trésors, qui contenaient, outre des planches d'Hergé, des albums de Blake et Mortimer ou bien encore une planche de Quick et Flupke. Mais la grande vedette de cette vente aux enchères était sans aucun doute une double page originale qui marque la fin du Sceptre d'Ottokar, le huitième album des aventures de Tintin paru en 1939. Éstimée entre 600 000 et 800 000 euros, elle vient finalement d'être adjugée pour 1,046 million d'euros par un "collectionneur européen, amateur depuis longtemps", comme le rapporte l'AFP. "C'est la deuxième fois seulement qu'une planche de Tintin dépasse le million d'euros. Plus d'un million d'euros, c'est un excellent résultat. Le marché est soutenu. L'univers d'Hergé est toujours conquérant", a déclaré Eric Leroy, un expert de la vente.
Le lot illustre un gag impliquant les Dupond et Dupont, ainsi que le personnage de Tintin qui adresse un malicieux clin d'oeil à l'attention du lecteur. "Il n'y a que peu de dessins de Tintin sur cette planche, beaucoup de Dupont et Dupond, mais ce clin d'oeil, comme tout lecteur je pense, je l'ai pris pour moi", a raconté Renaud à Artcurial. L'interprète français, qui a marqué son retour triomphal dans les bacs avec la sortie de son 16e album studio (vendu à 436 000 exemplaires en l'espace de trois semaines), avait acquis cette double page auprès de la veuve du dessinateur Le Rallic, chez qui Hergé a travaillé. "A l'époque, elle me la céda pour 100.000 francs. C'était là la plus importante dépense de toute ma collection", a expliqué Renaud.
La planche de Quick et Flupke, montrant ce dernier en train de s'essayer à la boxe contre un adversaire imaginaire, est quant à elle partie à 95 700 euros. Datant de 1937, elle était estimée entre 80 000 et 120 000 euros hors frais. Des enchères gagnantes !
S.L.