Il revient de loin. À 62 ans, Richard Clayderman est de nouveau un homme "heureux" et "reconnaissant", un artiste à part entière qui croque la vie à pleines dents, comme il le révélait lors d'une interview réalisée en janvier dernier par un journaliste allemand. Un bonheur retrouvé quelques années après la disparition brutale de sa fille Maud, née alors qu'il n'avait que 18 ans et morte à l'âge de 39 ans après avoir succombé à une insuffisance cardiaque. Dans sa nouvelle édition en kiosques ce vendredi 8 avril, France Dimanche revient ainsi sur cette sombre période qui avait plongé le virtuose du piano dans une profonde dépression.
Le 28 octobre 2012, le pianiste français était en représentation dans le Sud de l'Allemagne lorsque sa première épouse, Rosaline, l'appelle pour lui annoncer la terrible nouvelle. "Elle m'a dit que [Maud] avait été retrouvée morte alors qu'elle était assise à son bureau. Le monde s'est écroulé autour de moi", s'est-il remémoré avec émotion auprès d'un média allemand il y a trois mois. "Je voulais arrêter ma tournée, rentrer en France pour que ma fille soit portée en terre, entourée de tous ceux qui l'aimaient. Mais ce n'était pas possible, son corps devait être autopsié", a-t-il ajouté. Contrainte d'attendre six mois pour que les résultats de l'autopsie soient communiqués par l'institut médico-légal, la famille n'a "pas eu le droit de rentrer chez [Maud] pendant plusieurs semaines", le temps que l'enquête suive son cours. "C'était un cauchemar. (...) La disparition de ma fille et l'horrible situation que j'ai vécue alors m'ont littéralement déchiré le coeur. Je n'ai pas dormi pendant plusieurs semaines", ajoute-t-il.
Je suis aujourd'hui un homme heureux et reconnaissant.
Malgré l'amour et le soutien inconditionnel de son entourage (sa femme, son fils Peter et ses trois petits-enfants, les enfants de Maud), Richard Clayderman s'est terré dans le chagrin, meurtri. C'est finalement Adeline de Senneville, une proche amie de Maud et la fille du compositeur Paul de Senneville (auteur de la Ballade pour Adeline, qui avait permis à Richard Clayderman d'accéder à la reconnaissance mondiale), a su "trouver les mots justes pour sortir le pianiste de cette tristesse qui le rongeait". "Nos conversations m'ont fait beaucoup de bien et m'ont montré que je dois être plus présent pour ma famille. Adeline est comme une seconde fille pour moi, c'est un ange. Elle m'a toujours porté chance, d'abord avec sa ballade et, plus tard, en m'entourant de toute sa tendresse", poursuit-il.
Apaisé, Richard Clayderman vit désormais sereinement aux côtés de sa troisième épouse, Typhaine, une violoniste qui partage sa passion pour la musique. "J'aime et je suis aimé. Je suis aujourd'hui un homme heureux et reconnaissant."