Il est le sculpteur français le plus en vu du moment. Célèbre pour ses créations aux couleurs vives, aux formes animales et réalisées dans des matériaux contemporains comme la résine, le marbre, l'inox ou bien encore l'aluminium, Richard Orlinski peut se targuer d'avoir parcouru du beau chemin, un chemin brillant. A 50 ans, l'artiste français est désormais sur toutes les lèvres. Outre-Atlantique et en Europe, ses oeuvres s'arrachent comme des petits pains. En l'espace de quelques années à peine, il est également devenu le chouchou des "beautiful people et de la jet set", comme le souligne si justement Paris Match, qui lui dédie cette semaine un portrait intimiste.
Dans les colonnes du magazine, ce père de quatre enfants (Inès, Yohan, Julien et Jonathan, tous âgés de 10 à 20 ans) se dévoile comme rarement, évoquant son incroyable parcours jusqu'à son succès fulgurant. S'il jouit aujourd'hui d'une belle notoriété, c'est avant tout grâce à son travail acharné. Une sacrée revanche sur la vie, lui qui avait vécu une enfance "cabossée et chaotique" dans un foyer "où régnaient les cris et les pleurs". Élevé par une mère aimante, Aline, Richard Orlinski a surtout grandi avec un père violent dont les crises répétées terrorisaient la famille. L'ado blessé parle du divorce de ses parents comme d'une "délivrance" et d'un "soulagement".
En grandissant, l'artiste prodige se fait remarquer pour son caractère de "bad boy", toujours prêt à faire les quatre cents coups pour attirer l'attention de ses camarades mais aussi celle des filles. "Pour draguer [faire des animaux en terre cuite] c'était zéro. Le théâtre ou la musique rock devenaient nettement plus sexy", glisse-t-il. La tête bien faite, il décide d'étudier l'économie, la gestion et le commerce pour se donner toutes les chances de réussir. Ce n'est que quelques années plus tard, lorsqu'il pratique la sculpture dans son garage et dévoile progressivement ses crocodiles aux personnalités du monde de l'art, qu'il décide de se lancer définitivement.
J'aime vibrer, apprendre. J'ai la tête pleine à craquer.
Ses modèles d'inspiration ? Roy Lichtenstein, Andy Warhol et Keith Haring. En façonnant des panthères, des loups, des éléphants et même des "Wild Kong" (sa pièce iconique), il sublime la réalité pour mieux créer des pièces vivantes et intemporelles qui séduisent les amoureux de l'art. Du côté des stars, il compte parmi ses habitués Sharon Stone et Pharrell Williams, qui figurent parmi ses premiers acheteurs. Mais Richard Orlinski ne veut pas juste se contenter d'une clientèle VIP, il souhaite aussi conquérir les amateurs les plus modestes. "Je veux casser les codes, mon oeuvre doit être accessible, y compris aux jeunes qui peuvent acquérir mes sculptures miniatures pour quelques centaines d'euros. L'art n'a pas de frontière" confie-t-il.
Toujours prêt à se réinventer grâce à de nouveaux projets, ce père de famille hyperdoué et hyperactif s'est aussi lancé dans la pop avec la chanteuse néerlandais Eva Simons. Dévoilé en mai dernier à Cannes, leur single HeartBeat Sound fera l'objet d'un clip 3D qui devrait sortir à la rentrée. Et comme il ne s'arrête pas en si bon chemin, un autre projet musical est en cours avec Akon. Multipliant les casquettes pour enrichir son parcours éclectique, Richard Orlinski s'apprête également à crever l'écran au cinéma. En 2017, il donnera en effet la réplique à Béatrice Dalle et Guillaume Gouix dans le prochain film de Francis Renaud, Les Effarés. "Je suis de mon époque. Ouvert à tout. Loin de se cannibaliser, ces projets s'enrichissent les uns les autres. J'aime vibrer, apprendre. J'accueille toutes les propositions, sans a priori, même si la sculpture reste le coeur de mon métier. J'ai la tête pleine à craquer et suis parfois épuisé mais j'aurai toute la mort pour me reposer" conclut-il.
S.L.