Dans la famille des interviews bizarres, celle de Robert Downey Jr. par un journaliste de Channel 4 a fait jaser. Et le professionnalisme de la chaîne, lui, est pointé du doigt.
En promotion pour le deuxième opus d'Avengers – qui vient de sortir dans nos salles –, Robert Downey Jr. avait sept minutes (le temps réglementaire dans l'exercice du junket) pour répondre aux questions de Krishnan Guru-Murthy, journaliste dépêché par la chaîne britannique Channel 4. Au bout de cinq minutes, après avoir demandé à l'acteur si, par extension à son personnage de Tony Stark, il était plus démocrate ou républicain, l'intervieweur a tenté une question sur sa vie privée et notamment sur son "passé sombre". Une référence à son alcoolisme, la drogue, la prison, sujets que l'acteur croyait derrière lui.
Visiblement très hésitant, l'homme cherchait ses mots, n'arrivant pas à poser clairement une question qui ferait le lien entre Iron Man et passé de son interprète, histoire de promouvoir le film tout en obtenant la déclaration choc qui leur permettrait de sortir du lot. "Je suis désolé, qu'est-ce qu'on fait, là ?", demande le comédien de 50 ans, passablement agacé par l'intrusion on ne peut plus dérangeante du journaliste. Et d'ajouter, d'un ton moqueur et amer : "Dépêchez-vous de poser votre question, votre pied est en train de trembler." Son regard devant les balbutiements maladroits du journaliste anglais en dit long sur le fond de sa pensée.
Dans une situation frisant le malaise, l'acteur américain a pris sur lui, et c'est l'attachée de presse qui mettra un terme à l'étrange situation, provoquant le départ brutal de la star. "Bye", esquissel le papa de trois enfants. "Ça commençait à ressembler à une interview à la Diane Sawyer [journaliste réputée pour ses interviews trashs voire racoleuses, NDLR] et vous êtes un crétin", lâche la star hollywoodienne d'un ton sarcastique en sortant de la chambre d'hôtel où se déroulait l'entretien. Autrement dit, le côté cool de Robert Downey Jr. a des limites qu'il ne faut pas dépasser, ce que ce journaliste a fait sans délicatesse ni pertinence.