Pendant vingt-trois années de rock'n'roll, le discret Robin Le Mesurier n'a fait entendre au public que le son de sa guitare. Invisible dans les médias, le musicien londonien - fils de l'acteur John Le Mesurier - n'a jamais appris le français... Cette retenue ne l'a pas empêché de devenir le seul musicien incontournable de l'idole des jeunes, du Stade de France à la tour Eiffel en passant par tous les Zénith de l'hexagone. Ses proches amis musiciens ont relaté sa mort, survenue le 22 décembre à Los Angeles, après une lutte contre le cancer.
Ancien guitariste de Rod Stewart, Robin Le Mesurier avait tout lâché en 1994 pour suivre Johnny Hallyday, après lui avoir écrit deux titres blues en anglais : Are the Chances Gone et Fool for the Blues. Depuis le 5 décembre 2017, et la mort du "patron", le soliste britannique était meurtri. Robin Le Mesurier et le rockeur se sont rencontrés à Los Angeles, où vivait toujours le guitariste de 68 ans. Et plus exactement à l'hôtel Sunset Marquis. "Chris Kimsey m'a demandé d'écrire plusieurs chansons en anglais pour l'album Rough Town, puis de jouer en studio", se remémorait celui qui a longtemps été le "sideman" de Rod Stewart. Le contact passe, et il se retrouve dans le Hallyday Circus en 1994. Il ne quittera plus l'artiste.
Dans son livre Mes 1 000 concerts avec Johnny (Talent éditions), il racontait pour la première fois les liens quasi fraternels qui l'unissaient au rockeur préféré des Français, qu'il surnommait The Singer. "On a directement accroché avec Johnny, j'aimais son honnêteté, son smile, on avait les mêmes goûts musicaux." Il vivait une vibrante amitié avec lui. Il était présent à chaque événement depuis la mort du rocker : à La Madeleine, pour rendre hommage il y a quatre ans à son ami défunt avec ses musiciens, à la soirée hommage Johnny Hallyday, Un soir à l'Olympia le 1er décembre 2019 et à l'inauguration de la place Johnny Hallyday à Bercy et au concert diffusé par France 2 le 14 septembre 2021.
"Il était connu aux Etats-Unis, la tournée américaine en 2014 affichait complet", précise Robin Le Mesurier, Pour autant, il refuse le surnom du "Elvis Presley français" plébiscité par la presse US à la mort de Johnny Hallyday. "C'était tous les deux des icônes et des performeurs sur scènes, mais ils n'avaient pas le même style. (...) Sa voix m'a directement transcendé, elle est incomparable", plaidait Robin Le Mesurier, qui la trouvait tout aussi puissante sur le dernier album du Taulier. Leur relation "simple" devient rapidement forte, à tel point qu'il est le seul musicien à traverser tous les changements d'équipe. "Je me souviens que lorsque j'étais sur un tour avec Rob Stewart à Orlando, Johnny m'a appelé pour que je lui promette que je ne l'abandonnerai pas", rapporte-t-il, ajoutant que le rockeur avait même refusé de le "prêter" à Michel Sardou.
Il était bien sûr présent pour découvrir le documentaire Mon nom est Johnny à la projection de ce docu-live dont la première mondiale s'est tenue le 1er décembre 2021 au Regal Cinema de Los Angeles. Un événement auquel Laeticia Hallyday et ses filles, Jade et Joy (17 et 13 ans), ont naturellement pris part. Près de 200 invités ont pu découvrir le documentaire événement de Pascal Duchêne avant tout le monde. A l'écran, les spectateurs ont ainsi suivi les coulisses de la tournée nord-américaine de Johnny en 2014, le Born Rocker Tour, passé par Los Angeles, Miami, San Francisco, Washington, Houston, New York... Pour sa première et unique tournée américaine, le Taulier s'était produit - non pas dans des stades - mais dans des salles plus petites, non moins prestigieuses, et Robin est sur de nombreuses images.
Depuis hier, la grande famille Hallyday est en deuil, Laeticia et ses filles sont bouleversées, la veuve du rockeur devrait d'ailleurs rapidement lui rendre hommage sur les réseaux sociaux.
Toutes nos condoléances à son épouse et sa famille.
Long live Rock'n'roll !