Pour avoir tant et si bien traduit son maître et ami Martin Heidegger, il savait la finitude, la "mortellité" d'être humain, les conditions ontologiques du Dasein. Roger Munier, éminent écrivain et traducteur, s'est éteint le 10 août 2010 à l'âge de 86 ans. Son entourage (de son mariage avec Enriqueta, il eut trois enfants) lui ont dit adieu vendredi.
Sur son site officiel, un sobre message de ses proches éventait la funeste nouvelle :
"Roger Munier nous a quittés le mardi 10 août 2010.
Sa famille et ses amis se réuniront ce vendredi 13 août au matin en l'église de Xertigny dans les Vosges et vous invitent à les rejoindre par la pensée ou par votre présence.
Merci."
Né à Nancy et attaché aux Vosges saônoises, Roger Munier se signala par son parcours essentiel entre philosophie et poésie (deux formes transcendantes de préhension du vivant), une dualité mise en évidence par sa prédilection pour le philosophe Martin Heidegger, qu'il fut un des premiers à traduire à partir de 1953, et pour Arthur Rimbaud, à l'oeuvre duquel il consacra deux ouvrages, ainsi que par sa traduction de haïku (en 1979).
Au rayon des traductions, on remarquera ses travaux sur les textes de Silesius, Kleist, Héraclite ou encore Octavio Paz. Ancien directeur de la collection L'Espace Intérieur pour la maison Fayard, sa bibliographie en propre se compose de multiples publications : fragments, essais critiques (Le parcours oblique, Le contour et l'éclat, Opus incertum...), recueils de poésie (L'Instant)... Un oeuvre considérable que nous vous invitons à envisager sur son site Internet, et à redécouvrir.