

Si Romario avait l'art de dribbler ses adversaires et d'inscrire des buts avec une facilité déconcertante sur un terrain de football, l'ancien buteur de la Seleção est tout aussi doué en politique. L'homme a été élu sénateur de Rio de Janeiro en écartant une figure de la politique locale.
Député fédéral depuis 2010, Romario de Souza Faria, dit Romario, a trouvé un nouveau terrain sur lequel s'exprimer, la politique. La star brésilienne au caractère bien trempé et aux frasques nocturnes aussi connues que ses 1 000 buts (selon son propre décompte) a été élu dimanche 4 octobre sénateur de Rio de Janeiro, sortant au passage son rival du Parti démocratique, Cesar Maia. Et le score est sans appel, puisqu'il a obtenu 63,39% des voix ! Si son sale caractère a pu lui jouer des tours sur les terrains de foot, il lui a bien servi en politique.
Fervent opposant à l'organisation du Mondial sur le sol brésilien, il avait dénoncé avec force l'ingérence de la Fifa et la corruption galopante qui accompagnait la construction des infrastructures, critiquant le coût exorbitant de la compétition. "Je crois qu'au Sénat, j'aurai l'occasion de faire un peu plus pour Rio de Janeiro. Au cours de mon mandat [de député fédéral, NDLR], j'ai fait pas mal de choses pour Rio. Pour le Brésil, même. En tant que sénateur, je pense que, spécifiquement pour Rio, j'aurai l'occasion de faire des choses plus concrètes, plus directes et plus précises", déclarait-il au média Globo au moment d'annoncer sa candidature.
Le champion du monde 94 s'était présenté à l'élection sous l'étiquette du Parti socialiste brésilien (PSB), formation dont il s'était pourtant éloigné après avoir critiqué le manque de soutien de la formation politique à son égard et le peu d'espace d'expression qu'elle lui accordait. Une conversation avec Eduardo Campos, candidat à l'élection présidentielle décédé en août dernier dans un accident d'avion, avait finalement convaincu Romario de se présenter aux sénatoriales.
Désormais, O Baixinho ("Le Petit") pourra consacrer toute son énergie à améliorer le sort des habitants de Rio, laissés pour compte et grands perdants de la dernière Coupe du monde...