Dans un tribune publiée par The Guardian, le 12 mai 2020, l'acteur britannique Rory Kinnear s'est confié sur le décès de sa soeur Karina, morte dimanche dernier des suites du coronavirus, à l'âge de 48 ans. Le comédien de 44 ans, connu pour son rôle dans la saga James Bond, profite de cette prise de parole pour demander davantage de soutien au gouvernement pour les personnes les plus exposées.
La star explique que sa soeur a été testée positive la semaine dernière et que son état s'est rapidement détérioré. Dimanche, toute la famille s'est réunie pour un dernier appel vidéo, à l'aide d'une infirmière : "En haut-parleur, de chez moi, j'ai joué à Karina sa chanson préférée et je lui ai dit à quel point j'étais fier d'être son frère et ma reconnaissance pour ce qu'elle m'a appris sur la vie." Lourdement handicapée, la soeur de Rory Kinnear a manqué d'oxygène à la naissance et a souffert de graves lésions cérébrales. À 19 ans, elle s'est retrouvée paralysée du bas du corps après une opération de la colonne vertébrale.
Dès le début de la propagation du Covid-19 en Europe, en février, la famille de l'acteur s'est inquiétée de savoir Karina si exposée, avec des poumons déjà fragiles. Pourtant, cette dernière a fait preuve tout au long de sa vie d'une force incroyable : "Avec la féroce détermination de ma mère pour la maintenir en vie, elle a défié la médecine, les médecins, les pronostics, elle a défié la capacité humaine d'endurance (...). C'est donc le coronavirus qui l'a tuée. Ce n'étaient pas ses 'conditions sous-jacentes' (...). Elle n'était pas plus dispensable que quiconque. Sa mort n'était pas inévitable, n'apaise pas notre fardeau, n'est pas une bénédiction."
Rory Kinnear poursuit alors, en invitant le gouvernement britannique à aider davantage les familles des personnes handicapées : "Cette maladie [le coronavirus, NDLR] ne tue pas simplement des personnes qui devaient bientôt mourir de toute façon. Elle rend la vie de ceux qui ont le plus besoin de soin et de compassion encore plus difficile, encore plus effrayante." Il y a vingt-cinq ans, la mère de Rory et Katerina, face au manque de soutien, a lancé sa propre fondation pour aider de jeunes adultes lourdement handicapés. Une maison d'accueil inaugurée en 2000.