Si les Oscars sont incontestablement la grand-messe mondiale du cinéma, pour l'instant, à quelques mois du prochain millésime, c'est plutôt... the big mess ! Après la défection du réalisateur désigné pour produire le cru 2012, Brett Ratner, cerné par les scandales, c'est au tour d'Eddie Murphy, qui avait été choisi comme maître de cérémonie, de se désister : le comédien de 50 ans, de retour à l'affiche le 23 novembre dans Le Casse de Central Park... de Brett Ratner, ne jouera pas le pompier de service suite au départ de son acolyte. On pouvait s'y attendre ; Eddie Murphy manque néanmoins une occasion rêvée de briller et de racheter ses échecs récents au box-office.
"Je peux comprendre ce que ressentait Eddie Murphy à l'idée de perdre son partenaire créatif, Brett Ratner", a commenté le président de l'Académie des Oscars Tom Sherak suite à la décision du fameux Flic de Berverly Hills. Pour sa part, Eddie Murphy a déclaré, par voie de communiqué : "Avant tout, je tiens à dire que je comprends et soutiens entièrement les deux parties dans la décision de changer les producteurs de la cérémonie. J'attendais avec impatience de faire partie d'un spectacle que l'équipe de production et de scénaristes commençait tout juste à développer, mais je suis sûr que la nouvelle équipe fera aussi du bon travail." Un propos éminemment diplomatique - on ne sait jamais, l'opportunité se présentera peut-être à nouveau dans le futur...
Voilà donc les organisateurs dans l'urgence pour remplacer le noyau dur créatif de la 84e cérémonie des Oscars, qui se tiendra le 26 février 2012. Un choix qui devrait intervenir de manière imminente, tant le délai se réduit comme peau de chagrin.
Le feu avait été mis aux poudres le 6 novembre, et l'incendie n'a pas tardé à gagner l'ensemble de la maison des Academy Awards : en promotion pour Le Casse de Central Park, Brett Ratner, réalisateur certes rentable (la saga Rush Hour, Dragon Rouge, X-Men : L'affrontement final) mais bien peu dans la mire de la critique et encore moins dans son coeur en raison de sa personnalité controversée, se laissait aller à un discours musclé, estimant à propos de ses méthodes de tournage que "les répétitions, c'est pour les tapettes". Un dérapage homophobe qui a naturellement soulevé un tollé, et poussé le fautif à formuler au plus vite ses excuses : "C'était une façon idiote de m'exprimer. Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas le moindre préjugé. J'aurais dû être beaucoup plus attentif au pouvoir du langage et au choix des mots." Le mal était fait, et les rares soutiens, ne pouvaient suffire à endiguer la controverse, d'autant que Ratner ne mesurait pas plus ses paroles dans d'autres entretiens, évoquant notamment avec beaucoup de liberté sa vie sexuelle et notamment sa romance peu glorieuse avec Lindsay Lohan, "très jeune" au moment des faits. En conséquence, le retrait de Brett Ratner était officialisé ce mercredi 9 novembre, de toute évidence décidé à l'amiable pour étouffer au plus tôt la polémique.
Y a-t-il un pompier pour sauver les Oscars ?